Vers la réouverture de l’ambassade des Etats-Unis en Libye ?
Selon la chaîne CNN, citant deux responsables américains, l’administration Trump est sur le point de finaliser une nouvelle approche diplomatique et militaire pour la Libye qui devrait asseoir un nouveau partenariat entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme. La nouvelle approche vise à renforcer le rôle diplomatique des Etats-Unis en Libye, soutenir la réconciliation entre les factions libyennes et faciliter la réouverture éventuelle de l’ambassade américaine dans ce pays, précise la même source.
L’Administration américaine prévoit également des programmes de partage de renseignements ainsi que des formations militaires pour soutenir l’armée libyenne. Elle envisage, par ailleurs, de rétablir la présence américaine à Benghazi après l’attaque de 2012 qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur Christopher Stevens. La chaîne de télévision américaine révèle que la Maison-Blanche étudie la possibilité d’envoyer de façon rotative jusqu’à 50 soldats des forces d’opérations spéciales pour le partage de renseignements et le contre-espionnage.
Les deux responsables qui s’exprimaient sous le couvert de l’anonymat ont affirmé qu’il était nécessaire pour les Etats-Unis d’établir une présence permanente en Libye après la fermeture de son ambassade en 2014 suite à la détérioration de la situation sécuritaire, reconnaissant qu’il était difficile sur le plan pratique d’atteindre ces objectifs stratégiques. Le défi majeur pour l’Administration américaine, ajoute-t-on, est de parvenir à concilier les différentes parties libyennes en vue de constituer un gouvernement national. Le chef des forces militaires américaines en Afrique, le général Waldhausser, a fait savoir, en mars dernier au cours d’une audition au Sénat, que le Pentagone allait maintenir sa présence militaire en Libye, en affirmant que le travail du renseignement américain dans ce pays allait se poursuivre.
L’annonce de Washington de revenir en Libye intervient dans un contexte marqué par la montée en puissance de l’Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. L’ANL a réussi, avec l’aide des armées égyptienne et émiratie, à chasser Al-Qaïda et Daech de Benghazi et à prendre le contrôle du croissant pétrolier. Les troupes du maréchal Haftar contrôle également plusieurs villes du Sud libyen.
Sadek S.