Intifadha virtuelle
La fermeture, depuis vendredi, de l’esplanade de la Grande Mosquée dans la vieille ville d’Al-Qods, troisième lieu saint de l’islam et haut lieu de la résistance palestinienne, a été dénoncée comme un énième acte de provocation du gouvernement israélien, en tous les cas similaire à celui qui, en 2000, déclencha la seconde Intifadha contre l’occupation israélienne, mais n’a pas soulevé une vague de contestations et d’indignation aussi bruyante et aussi tenace que celle qui a réussi à ébranler l’Etat hébreu et à attirer la sympathie d’une large partie de l’humanité.
En dehors de quelques messages de désapprobation sans grande portée de responsables politiques intéressés ou de militants plus actifs sur les réseaux sociaux que sur le terrain de la lutte, personne ne semble se soucier de la cause palestinienne. Toutes les énergies sont absorbées soit par les guerres fratricides et leurs interminables logorrhées politiques, soit par les jeux d’alliance ou de mésalliance qui gangrènent une bonne partie des pays arabes et musulmans et qui ont atteint aujourd’hui un stade très avancé.
Pire que l’indifférence ou le renoncement, certains pays arabes – en tête desquels figurent les protecteurs autoproclamés des deux lieux saints de l’islam – osent qualifier une partie de la résistance palestinienne, et toute autre résistance d’ailleurs, d’organisations terroristes qu’il faut traiter désormais sur un pied d’égalité que Daech ou Al-Qaïda.
A ce stade, il ne faudrait pas s’étonner – c’est leur art – qu’ils promulguent demain des fatwas en ce sens. Les Al-Saoud, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, en profitent même pour entamer, à travers l’achat de deux îles égyptiennes, le processus de normalisation avec l’entité sioniste. Leurs autres alliés ne tarderont pas à suivre…
R. Mahmoudi
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