Quand le zélateur du «qui tue qui» Driss Yazami couvre les crimes du Makhzen
Driss Yazami – que les médias français n’ont eu de cesse pendant des années à présenter comme le chantre des droits de l’homme au Maroc – confirme une nouvelle fois qu’il n’est en fait un petit larbin de Mohammed VI dont la basse et ignoble mission est couvrir les dérives du Makhzen et d’infiltrer le mouvement associatif pour concocter des dossiers sur ses principaux leaders. La révolte du Rif fournit d’ailleurs la preuve qu’il n’a jamais cessé d’être un agent des services spéciaux marocains. Des services qui l’avaient chargé durant tout le long des années 90 à ameuter les organisations internationales des droits de l’homme contre l’Algérie et de faire des louanges aux groupes terroristes.
Pour mémoire, Driss Yazami était l’un des principaux artisans du «qui tue qui».
Alors que la majorité des grandes organisations internationales de défenses des droits de l’homme publient communiqué après l’autre pour dénoncer la répression féroce par la police marocaine des manifestations du Rif et s’inquiéter du sort réservés aux militants rifains qui pourrissent dans les sinistres geôles du Makhzen, l’ancien secrétaire général de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et présentement président du Conseil marocain des droits de l’homme (CNDH), Driss Yazami, considère que Rabat n’a commis aucune atteinte dans cette région en révolte permanente depuis le mois d’octobre 2016.
Dans un entretien accordé le 18 juillet à l’hebdomadaire Jeune Afrique, une publication connue pour être l’un des principaux soutiens de la politique extérieure du Maroc en Afrique, il a soutenu toute honte bue qu’excepté le cas d’Imzouren, il n’y a pas grand-chose à dire ou à redire concernant la gestion par les autorités marocaine des événements du Rif et qu’il ne revenait pas à son Conseil d’établir de manière irrécusable s’il y a eu ou non des atteintes graves aux droits de l’homme. Pour ce prétendu militant des droits de l’homme, les protestations du Rif prouvent même… que la population peut s’exprimer et manifester de manière pacifique au Maroc.
Pour les militants marocains des droits de l’homme, l’attitude de cette balance du Mahkzen n’est pas surprenante du tout. Selon eux, son ascension fulgurante au sein du Makhzen confirme qu’il fait partie du dispositif politico-propagandiste de Mohammed VI. A leurs yeux, il avait perdu tout crédit et s’était démasqué lorsqu’en 2007 il avait propulsé président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), un organe officiel dépendant du roi du Maroc. Un poste qu’il a hérité après avoir été membre de l’Instance Equité et Réconciliation (IER), chargée de solder les massacres de Hassan II. A l’époque, il avait investi toute son énergie pour nier l’existence du centre de torture de Témara. «Aujourd’hui, je peux attester qu’il n’y a pas de centre de détention à Témara», avait-il soutenu plusieurs fois bien qu’un rapport de 6600 pages de la CIA sur les centres de tortures du Maroc indiquait le contraire.
Cette nouvelle fonction à la tête du CCME lui avait d’ailleurs valu des critiques de la part de ses anciens compagnons de route qui pensaient avoir à faire un opposant comme eux. Driss Yazami a également déçu les activistes du Mouvement du 20 février lorsqu’ils le verront intégrer la Commission consultative de révision de la Constitution en 2011. Une commission qui accouchera d’une réforme en trompe-l’œil. C’est d’ailleurs à ce moment qu’il est apparu clairement aux yeux de l’opinion marocaine comme l’homme ou le soldat du Makhzen. Un valet de la pire espèce qui aujourd’hui a été investi de la mission de défendre la colonisation par le Maroc du Sahara Occidental. Bas les masques !
Sadek Sahraoui
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