Tebboune s’apprête à inspecter sur le terrain l’héritage de Sellal
Après avoir effectué sa première visite de travail dans la capitale, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, compte se rendre, durant les prochaines semaines et les prochains mois, dans les quatre coins du pays. Selon des sources sûres, le Premier ministre a un agenda national très chargé. Sa prochaine destination, c’est l’est du pays, lui qui est natif de Naâma, située au sud-ouest de Tlemcen.
Plusieurs wilayas seront concernées par le déplacement du Premier ministre, qui devrait inaugurer sa visite à l’est par Constantine. Autres villes de l’est qui sont au programme de M. Tebboune : Oum El-Bouaghi, Batna, Mila, Souk-Ahras, Jijel, Skikda et Annaba. Le Premier ministre inspectera les projets en cours de réalisation. Des projets lancés par son prédécesseur, Abdelmalek Sellal. Il s’agit notamment de la zone industrielle de Constantine, de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, du barrage Beni-Haroun, de la raffinerie pétrolière de Skikda qui rencontre de graves problèmes techniques, du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, renationalisé à coups de dizaines de milliards de dinars.
Le Premier ministre aura donc à faire un constat sur le terrain de tout ce qui a été entrepris par l’ancienne équipe gouvernementale, lui qu’on présente comme l’homme du renouveau politico-économique. Nos sources assurent que le Premier ministre va également se rendre dans certaines grandes villes du sud du pays, avant la fin de l’année. Il s’agit de Ghardaïa, meurtrie par de graves violences intercommunautaires, de Tamanrasset et d’Illizi.
Moins de deux mois après sa nomination, Abdelmadjid Tebboune est au-devant de la scène médiatique, notamment à travers la «guerre» déclarée aux hommes d’affaires, à leur tête le président du FCE, Ali Haddad. Réussissant jusque-là à gagner un tant soit peu la bataille de l’opinion, le Premier ministre réussira-t-il à convaincre sur le terrain ? Pour certains, sa mission est quasi-impossible en raison de la situation économique très critique. Les douloureuses coupes budgétaires non encore annoncées et les fortes augmentations des prix de l’énergie et de l’eau non fixées pour le moment vont assurément soulever la colère de la population.
Même la parade trouvée par le gouvernement d’associer les partis et les syndicats à la révision des subventions risque de ne pas tenir faire au marasme social qui se profile à l’horizon. Ainsi, les visites de travail dans les wilayas seraient une manière pour le Premier ministre de tester le terrain. Une manière pour lui de savoir sur quoi il «marche». Surtout qu’il hérite d’une situation complexe.
Hani Abdi
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