Le FLN prend ses devants pour éviter une nouvelle déroute électorale
Il n’est pas question pour Djamel Ould-Abbès de rééditer les erreurs des dernières élections législatives qui ont fait perdre au FLN la majorité absolue. Pour ce faire, le secrétaire général de l’ex-parti unique fixe de nouvelles «règles du jeu» pour les prétendants aux prochaines élections locales, qui interviendront durant la dernière décade du mois de novembre.
Comme l’a fait le Front des forces socialistes (FFS), le FLN de Djamel Ould-Abbès décide de faire signer à tous les candidats à ces élections un engagement sur l’honneur de rester fidèles au parti, à ses valeurs, à sa ligne politique et à son programme. Aussi, dans un document mis en ligne sur le site officiel du parti, les candidats doivent appliquer à la lettre les instructions et les orientations de la direction nationale. Dans cette déclaration sur l’honneur, Djamel Ould-Abbès exige également des candidats d’intensifier leurs activités sur le terrain pour mieux faire connaître le programme et les objectifs fixés par le parti en termes de stabilité et de développement.
Les candidats sont aussi tenus de s’engager à ne pas se retirer de la liste de candidature, quel que soit leur classement. Par cet engagement, Djamel Ould-Abbès veut bien contrôler les prochaines échéances électorales afin d’éviter le même scénario et le même résultat que celui des élections législatives. De nombreux observateurs s’interrogent sur cette manière de faire et craignent que cette démarche induise l’effet inverse et attise les tensions au sein du FLN, qui peine à recoller ses morceaux après les graves déchirures provoquées par les dernières élections législatives.
Plusieurs cadres ont vivement critiqué la façon de faire de Djamel Ould-Abbès qui joue souvent en solo, refusant la concertation et la consultation. D’ailleurs, en juin dernier, son conseiller en communication, l’ex-ministre des Télécommunications Moussa Benhamadi, avait claqué la porte, dénonçant l’autoritarisme d’Ould-Abbès qui n’écoutait presque personne et ne faisait qu’à sa tête. D’autres cadres se sont élevés contre la gestion d’Ould-Abbès, jugée «catastrophique». Parmi eux, Hocine Khaldoune qui avait, lui aussi, démissionné de son poste de membre du bureau politique chargé de la communication.
Le secrétaire général du FLN cherche à prendre ses devants pour mieux gérer les prochaines élections locales. Car il sait bien qu’une large victoire pourrait lui permettre de se maintenir encore pour un moment à la tête du FLN. Du moins jusqu’à la présidentielle de 2019.
Hani Abdi
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