La présence de Benagoun sur la liste du gouvernement n’était pas une erreur
Par R. Mahmoudi – Selon des sources informées, Messaoud Benagoun n’a pas été victime d’une «erreur» de saisie qui aurait été commise par les services de la Présidence, mais de pressions exercées sur le nouveau Premier ministre par des personnes influentes qui ne veulent pas, pour des raisons qui demeurent inconnues, voir son nom figurer dans la nouvelle équipe gouvernementale.
Selon nos sources, cette seconde nomination de Messaoud Benagoun au poste de ministre du Tourisme, qui aurait valeur d’une réhabilitation après son premier limogeage qui a défrayé la chronique, a été le fruit de tractations menées avec la direction de son parti, le Mouvement pour l’Algérie (MPA). Le chef de ce parti, Amara Benyounès, a, d’après nos informations, été reçu par Ahmed Ouyahia, dans le cadre de ses contacts pour «former» son gouvernement. C’est bien après la publication de la liste de la composition du nouvel Excécutif par l’agence officielle APS que la décision de l’éliminer de nouveau aurait été appliquée. Prise au dépourvu, et pour éviter l’éclatement d’un nouveau scandale, l’agence de presse aurait été instruite d’inventer cette histoire de nom qui se serait glissé «par inadvertance» dans la liste du nouveau gouvernement. D’où la rectification publiée 40 minutes après la première dépêche.
Une explication qui est difficile à admettre parce que, à supposer que les services de la présidence de la République aient repris, par erreur comme il se dit, l’ancienne liste du gouvernement Tebboune, des noms comme celui de Youcef Yousfi, rappelé au ministère de l’Industrie et des Mines, n’aurait pas été cité dans la même configuration que Benagoun. On est donc bien face à un véritable limogeage qui confirme la persistance des luttes internes et des tiraillements au plus haut niveau des centres de décision.
Cette affaire discrédite la démarche du nouveau gouvernement conduit par Ahmed Ouyahia pour restaurer la stabilité et la cohérence au sein de l’Exécutif, après l’éviction peu chevaleresque de son éphémère prédécesseur.
R. M.
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