Répit salutaire
Par Kamel Moulfi – Un répit salutaire est accordé au nouveau Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui va sans doute profiter de la coupure de fin de semaine pour tenter une décantation dans le flot d’événements qui ont entouré sa nomination et savoir où il va mettre ses pieds. L’ombre de Tebboune continue de planer, rappelant la mission impossible qu’il a acceptée, consistant à éloigner les forces de l’argent des cercles du pouvoir. C’est finalement lui qui a été écarté et éliminé, mais l’ambiance créée par ses adversaires, en appui sur certains médias, visant à le discréditer auprès de l’opinion publique n’a eu aucun effet. Tebboune est parti salué avec sympathie par une grande partie des Algériens qui lui ont manifesté à leur façon une solidarité qui reste toutefois purement symbolique.
Ahmed Ouyahia est confronté à la dure réalité dans laquelle il doit gouverner. A partir du poste qu’il a occupé ces dernières années, il a sans doute noté le degré de déliquescence atteint par les institutions qui se traduit à chaque instant de la façon la plus inattendue. Il en a eu un exemple frappant avec le couac – désastreux, dans ce contexte – du communiqué diffusé par l’APS qui a placé «par erreur» l’ex-ministre du Tourisme, Messaoud Benagoun, dans la composition de son gouvernement. Sous une autre forme, l’accident survenu sur un chantier à Sidi Yahia, dans la capitale, entraînant la mort d’un enfant, est également une illustration de cette déliquescence dont les autorités semblent conscientes, au vu de leur insistance sur les mesures et dispositions annoncées pour «préserver la sécurité des personnes, des biens et des équipements publics» en prévision des risques liés aux intempéries.
Le vide laissé par le recul de la rigueur dans le fonctionnement des institutions a été occupé par l’improvisation hasardeuse dans laquelle excellent les médiocres, d’autant plus que, dans le pur esprit populiste dominant, ils ne sont soumis, de toute évidence, à aucun contrôle ni sanction de la part de leur hiérarchie. La population, qui constate tout, n’a pas droit au chapitre pour corriger.
K. M.
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