Soudan du Sud : un journaliste américain tué dans des combats
Un journaliste américain a été tué samedi au Soudan du Sud en couvrant des combats entre troupes gouvernementales et rebelles qui ont fait 18 victimes, ont confirmé dimanche les deux camps et de l’ambassade américaine.
Christopher Allen, journaliste et photographe indépendant travaillant pour plusieurs médias internationaux, dont The Telegraph, Vice News ou The Independent, était arrivé récemment au Soudan du Sud après avoir longuement couvert le conflit en Ukraine. Il était intégré avec la rébellion depuis quelques jours et a été tué lors de violents combats ayant éclaté dans la ville de Kaya, à la frontière avec l’Ouganda et la République démocratique du Congo, selon des médias.
«Seize corps ont été trouvés : quinze d’autochtones et celui d’un Blanc et nous avons décidé d’amener le corps du Blanc à Juba pour identification», a déclaré le porte-parole de l’armée sud-soudanaise (SPLA), le colonel Santo Domic Chol. «Samedi soir, j’ai reçu l’information que le Blanc semble être un Américain qui travaillait comme photographe pigiste avec les rebelles», a-t-il ajouté, précisant que les quinze morts étaient des rebelles et que la SPLA avait de son côté perdu trois hommes.
La rébellion a indiqué, dans un communiqué publié dimanche, que l’Occidental tué était «Christopher Allen, un journaliste américain». L’ambassade américaine à Juba a également confirmé la mort de Christopher Allen. «C’est un citoyen américain», a déclaré dimanche confirmé Jeremiah Knight, le porte-parole de l’ambassade.
L’armée et la rébellion se sont mutuellement accusées d’avoir déclenché une offensive, la SPLA affirmant avoir rapidement repoussé les rebelles qui tentaient de s’emparer de Kaya. Deux ans et demi après son indépendance du Soudan en juillet 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans un conflit armé qui a fait des dizaines de milliers de morts, poussé environ 4 millions de personnes à fuir leurs foyers et rendu près de la moitié des 12 millions d’habitants dépendant de l’aide alimentaire. Le conflit avait débuté par des combats entre des unités rivales de l’armée, minée par des antagonismes politico-ethniques et alimentés par la rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.
R. I.