La putréfaction de la viande serait due à l’utilisation d’hormones de synthèse
Par Hani Abdi – De nombreux cas de viande ovine putréfiée ont été enregistrés pour la deuxième année consécutive sur de nombreuses carcasses de mouton de l’Aïd El-Adha. Des centaines de cas similaires ont été relevés dans 15 wilayas, notamment à Alger.
En effet, des citoyens ont constaté que certaines parties des moutons sacrifiés présentaient une coloration verte. Si les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture mettent cela sur le dos du consommateur, en accusant les plaignants d’avoir laissé leur viande traîner chez les bouchers pour la découpe de leur mouton, le niveau de putréfaction de certains moutons et non pas d’autres alimente d’autres hypothèses. Les Algériens gardent encore en mémoire le scandale des moutons ayant subi des «cures» d’hormones de croissance pour qu’ils prennent du poids rapidement et qu’ils rapportent plus d’argent aux éleveurs.
Cette pratique décriée, en ce sens qu’elle pose un sérieux problème de santé publique, prend de l’ampleur. Selon des sources bien informées, des éleveurs continuent d’utiliser ces hormones, profitant ainsi du manque de contrôle du cheptel ovin par les services vétérinaires des différentes wilayas. Ces hormones de croissance, destinées à la production animale, ne sont pas interdites en Algérie. Mais leur utilisation inadéquate peut avoir des conséquences néfastes sur le cheptel et sur la santé du consommateur. L’hormone de croissance utilisée dans la production animale est une molécule qui présente une structure chimique relativement simple, raison pour laquelle elle est synthétisée sans problème par de petits laboratoires clandestins des pays de l’Europe de l’Est. De nombreuses autres substances peuvent être utilisées pour accroître d’une manière ou d’une autre le rendement de la production animale.
Des enquêtes sont en cours dans toutes les wilayas où des cas ont été signalés. L’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) travaille avec le ministère de l’Agriculture pour collecter le maximum d’informations et déterminer ensemble les raisons exactes de ce problème. Seul un contrôle rigoureux du cheptel durant toute l’année peut prévenir cette pratique répandue chez des éleveurs ou des revendeurs adeptes du gain rapide. Il est donc impératif que l’Etat sévisse pour y mettre un terme et préserver la santé du consommateur.
H. A.
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