L’Algérie multiplie les contacts pour éviter une intervention en Libye
Par Ramdane Yacine – La diplomatie algérienne est montée au front pour empêcher que l’ingérence étrangère ne devienne l’ultime solution pour démêler l’écheveau libyen. L’Algérie est convaincue que si rien n’est fait pour éviter ce scénario, les Libyens s’acheminent droit vers un autre bombardement de leur pays, comme révélé par Algeriepatriotique dans un article paru le 8 septembre.
Fidèle à ses principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et de rejet de toute intervention étrangère, l’Algérie travaille d’arrache-pied actuellement afin de donner une chance à la solution politique et pacifique en Libye et éloigner les sirènes de la guerre de ce pays. Dans ce sens, le ministre des Affaires étrangères a réaffirmé, hier à Brazzaville (Congo) la position de l’Algérie pour une solution politique à la crise en Libye. Abdelkader Messahel – qui représentait le président Bouteflika aux travaux du quatrième sommet du comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye – a réitéré, dans son intervention, la position de l’Algérie sur la crise libyenne en faveur d’une solution politique basée sur le dialogue inclusif et la réconciliation nationale, en dehors de toute ingérence étrangère. L’«option militaire ne saurait être acceptée car elle mènerait à la partition et au chaos en Libye et profiterait aux forces du mal à savoir les groupes criminels et terroristes» et l’Accord politique libyen signé le 17 décembre 2015 «reste le seul cadre de règlement à cette crise, et qu’il appartient aux seuls tout amendement pouvant permettre de surmonter les divergences actuelles».
M. Messahel a également rappelé les efforts que l’Algérie a consentis depuis le début de la crise en vue de rapprocher les positions des acteurs libyens et favoriser l’émergence d’une solution politique consensuelle qui n’est possible qu’à travers une approche inclusive de dialogue et de réconciliation.
En marge de ce sommet, le représentant de l’Algérie s’est entretenu avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Ghassane Salamé. Le représentant onusien a exprimé à l’occasion son appréciation des efforts «continus» de l’Algérie en faveur du règlement de la crise libyenne, tout en soulignant que «de tels efforts ont contribué au rapprochement des acteurs libyens».
M. Messahel a également rencontré son homologue tunisien, Khemaies Jhinaoui, avec lequel il a souligné «une convergence des positions de l’Algérie et de la Tunisie, tous deux pays voisins de la Libye, qui appellent constamment à un règlement politique rapide de la crise en Libye à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale». Les deux ministres ont convenu de poursuivre la coordination et la concertation entre les deux pays en vue de contribuer aux efforts visant à hâter l’aboutissement de la solution politique dans ce pays frère et voisin.
R. Y.
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