L’Algérie a-t-elle réussi à empêcher la tenue du sommet Israël-Afrique ?
Par Ramdane Yacine – Le sommet Israël-Afrique a été reporté, puis annulé purement et simplement en raison d’une campagne de boycott. Ce projet, initialement programmé pour le mois prochain, s’est effondré devant l’opposition croissante des gouvernements africains.
The Jerusalem Post a écrit lundi que le sommet, qui devait se tenir dans la capitale togolaise Lomé, «a été annulé à la suite de menaces de boycott de la part d’un bon nombre de pays et de pressions contre l’événement venues des Palestiniens et des pays arabes». Ce sommet devait être le couronnement de l’offensive de charme du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en Afrique et clore le machiavélique feuilleton de mainmise israélienne sur le continent.
Le rôle discret mais efficace joué par la diplomatie algérienne depuis quelques mois en Afrique ne serait pas sans rapport avec le renvoi aux calendes grecques de la tenue de ce sommet.
Pour rappel, l’ambassadeur d’Israël en France, Aliza Bin-Noun, s’est plainte, le 5 septembre dernier, dans les colonnes du très influent quotidien français Le Monde de l’Algérie à cause de sa forte opposition à l’expansion israélienne dans le continent africain. La diplomate a dit que l’Algérie «jouait un rôle négatif» dans la tentative de l’entité sioniste de devenir membre observateur de l’Union africaine. Dans cet entretien, la représentante de l’entité sioniste en France a affirmé : «Bien sûr, il y a de fortes résistances. Par exemple, Israël essaie de retrouver son statut d’observateur à l’Union africaine, mais il y a des pays africains qui sont influencés par des pays arabes ou par d’autres nations qui ne sont pas favorables à Israël. L’Algérie, par exemple, joue un rôle négatif.» Les officiels israéliens citent nommément l’Algérie comme un véritable rempart face à l’offensive d’Israël sur l’Afrique. Et pour cause !
Selon une source diplomatique africaine qui s’est confiée à Algeriepatriotique le 12 juillet dernier, Israël veut neutraliser l’Algérie pour conquérir l’Afrique. «Israël a engagé une vaste offensive en Afrique, dont la finalité pourrait avoir une relation directe avec l’Algérie», a déclaré la source à notre journal. «Plus grave, l’Etat hébreu n’agit pas seul dans cette stratégie élaborée secrètement entre Israël et la France avec l’apport financier du Qatar et de l’Arabie Saoudite», précisait notre source. Le contexte régional défavorable à l’Algérie conforte cette hypothèse. «La situation au Mali ne va pas s’arranger et Israël s’y emploie, avec l’aide de ses alliés occidentaux et arabes, en sabotant les accords de paix», relève encore notre source. Pour ce diplomate africain chevronné, Israël «a testé l’armée algérienne et continuera à le faire parce qu’il espère trouver la faille».
L’attaque du site gazier de Tiguentourine, en janvier 2013, fait partie de ces opérations qui visent à jauger les capacités de réaction de l’ANP qui empêche la matérialisation de ce plan diabolique.
Une fois que les trois puissances africaines (l’Algérie, le Nigeria et l’Afrique du Sud), initiatrices du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), seraient «neutralisées», Israël, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahou vient d’effectuer une tournée qualifiée d’«historique» en Afrique de l’Est, «aura le champ libre pour envahir le continent», s’inquiétait la source diplomatique africaine.
R. Y.
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