Niqab et pédagogie
Par Kamel Moulfi – Une élève peut-elle entrer en classe dans une tenue vestimentaire qui couvre jusqu’à son visage, de telle façon qu’elle ne soit pas identifiable ? Le port du niqab, car c’est de cela qu’il s’agit, est une pratique courante dans nos écoles et il semble que la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, soit bien décidée à y mettre fin. C’est une sage décision qui mérite les encouragements de tous : parents d’élèves, personnel du secteur de l’enseignement, société civile et classe politique. Car c’est un combat rude et courageux qu’elle s’apprête à mener contre les intégristes, pour extirper des établissements scolaires, écoles primaires et collèges, cet accoutrement imposé aux enfants qui n’est dicté ni par une quelconque prescription religieuse ni inspiré de nos traditions vestimentaires ancestrales.
La ministre de l’Education nationale se doit d’être encouragée, d’autant plus qu’elle est déjà engagée dans la bataille de la qualité de l’enseignement, qualifiée par certains de «mission impossible» sachant les retards qu’il faut rattraper dans un contexte dominé par la course à l’argent facile et qui n’incite donc pas à l’effort scolaire, comme l’a démontré la tendance à la triche massive au bac avec l’utilisation des technologies de l’information et de la communication les plus récentes pour déjouer la surveillance.
On sait que le premier obstacle à la bataille de la qualité de l’enseignement est érigé par les milieux rétrogrades, indifférents à la dimension pédagogique qui est l’élément central de l’école. Or, la principale préoccupation des parents est dans la préparation de leurs enfants à la réussite dans leur scolarité et, plus tard, à une bonne insertion dans la société et dans la vie professionnelle. Les dépenses qu’ils consacrent aux cours de soutien le prouvent. Comme le prouve le mouvement de bénévolat qui s’est créé chez des enseignants pour faire bénéficier gratuitement de ce soutien scolaire précieux les élèves des familles dépourvues de moyens financiers et qui ne peuvent pas payer les cours supplémentaires.
K. M.
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