Les dessous du classement insultant de l’université américaine envers le peuple algérien
Par Rabah Toubal – Le classement des Algériens comme un des peuples les plus fainéants au monde par l’université américaine de Stanford fait suite aux déclarations intempestives d’un ancien ambassadeur américain en Algérie qui a qualifié, il y a quelques années, l’Algérie de pays «triste», le peuple algérien de «malheureux» et les dirigeants d’«analphabètes trilingues». Il intervient aussi après les griefs articulés, par des officiels, des ONG et des think tanks américains, contre les différents gouvernements algériens pour les lourdeurs bureaucratiques qui caractérisent l’administration algérienne et entravent la gouvernance politique et économique de notre pays, la non-transparence concernant les transactions financières, économiques et commerciales et les restrictions imposées en matière de droits de l’homme, de liberté du culte et la violation à grande échelle des droits d’auteur et de propriété.
Ces critiques acerbes et inamicales, qui constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de notre pays, se poursuivent aujourd’hui à travers la publication d’une étude réalisée par l’université américaine de Stanford sur 111 pays. Cette étude classe le peuple algérien «parmi les plus fainéants au monde», indiquant que «les Algériens préfèrent les revendications à l’effort au travail».
Ces agressions caractérisées s’insèrent dans le droit fil de la doctrine de Trump «sécurité contre concessions» mise en œuvre avec les monarchies absolues et les dictatures «républicaines» de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Ces concessions sont de différente nature. Elles sont d’ordres militaire, diplomatique, financier, économique et commercial et impliquent la préférence quasi-systématique des Etats-Unis aux autres partenaires et même alliés.
Les dirigeants algériens multiplient unilatéralement les concessions au gouvernement américain : le brutal limogeage de Ramtane Lamamra accusé d’excès de patriotisme ; le camouflet subi par Nicolas Maduro qui n’a pas pu voir le président Bouteflika durant sa récente visite en Algérie (même à titre privé) comme il le souhaitait ardemment ; la révision imminente de la loi sur les hydrocarbures pour revenir à la version originelle concoctée par Chakib Khelil en 2001 pour brader à ses maîtres les hydrocarbures algériennes ; le gros contrat de services obtenu récemment par KBR ; les recommandations insistantes de la dernière session du conseil d’affaires algéro-américain (USABC) pour l’exploration et l’exploitation d’urgence du pétrole et du gaz de schiste algériens… autant de révélateurs d’un alignement aveugle d’un pouvoir algérien aux abois sur le vautour américain.
En tout état de cause, cette dangereuse soumission d’Alger aux désidérata et injonctions de Washington commence à inquiéter sérieusement la classe politique et la société civile algériennes ainsi que les différents partenaires étrangers de notre pays, comme la Russie, la Chine et la France notamment.
R. T.
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