Soulèvement du 5 Octobre 1988 : le RAJ appelle à un rassemblement à Alger
Par Hani Abdi – Pour commémorer les événements d’Octobre 1988 et s’incliner à la mémoire des victimes, le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) appelle à un rassemblement pacifique le jeudi 5 octobre 2017 au niveau de la Grande-Poste, à Alger-Centre. Par cette action de rue, le RAJ veut tirer la sonnette d’alarme et mettre en garde les pouvoirs publics contre la politique d’entêtement et de sourde oreille opposée aux revendications légitimes des Algériens. Le Raj considère que «seule la restitution de la parole au peuple algérien et la construction d’un Etat de droit et de justice sociale constituent les vrais leviers pour faire face à la crise».
Cette organisation dédiée à la jeunesse relève l’impératif de la sauvegarde des acquis sociaux et du secteur économique public et la libération des initiatives, dans la transparence et l’égalité, afin de permettre la construction d’une économie nationale productive et libérée de la dépendance aux hydrocarbures.
Réaffirmant son attachement à la lutte pacifique pour la réappropriation des espaces de libre débat et pour le respect des droits de l’homme et des libertés, le RAJ appelle la société civile, les mouvements sociaux, les syndicats, les partis politiques et toutes les forces progressistes à «la mobilisation pour la construction d’un large front capable d’amorcer un processus démocratique pour l’avènement d’une république démocratique et sociale». Il estime qu’il y a urgence d’aller vers un changement pacifique. Car le pays traverse une conjoncture pleine d’incertitudes.
Le RAJ dénonce «le diktat d’un régime autoritaire dont l’unique souci est sa survie ; un régime illégitime, incompétent, assis sur des institutions de façade et une ‘démocratie’ de la matraque et du bâton». Pour ce mouvement de jeunes, «le pays est otage d’une mauvaise gouvernance marquée par l’improvisation, l’amateurisme et accentuée, désormais, par la crise financière». Et il estime que la manne pétrolière n’est d’aucun secours pour l’achat de la paix sociale et des consciences.
Pour le RAJ, «les crises successives et multiples remettent en cause les fondements même de l’Etat et aggravent la crise de confiance entre les pouvoirs publics et la société». «Faute de stratégie de développement et d’un plan de sortie de crise, les pouvoirs publics choisissent la politique de la fuite en avant, à travers l’adoption d’une politique d’austérité contraignant le simple citoyen à payer les errements des décideurs», relève non sans inquiétude cette organisation selon laquelle la liberté d’association, de réunion et d’expression continuent d’être malmenées à travers un arsenal de lois répressives et arbitraires. Le RAJ plaide dans ce sillage pour que «la journée du 5 octobre soit une journée nationale de la démocratie».
H. A.
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