Une nouvelle crise éclate au FLN : Djamel Ould-Abbès sur la corde raide
Par Hani Abdi – La tension monte au Front de libération nationale (FLN), une semaine après l’expiration du délai de dépôt des listes de candidatures. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer un «hold-up» et un détournement de la volonté de la base militante. De Hocine Khaldoune à Abderrahmane Belayat, en passant par Abdelaziz Ziari, les critiques et les dénonciations fusent de partout. Et la première cible de ces critiques est bien évidemment le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, qui n’en finit pas avec la révolte et la contestation des militants.
Des cadres du parti, comme le député Hocine Khaldoune, qui est devenu l’un des adversaires de M. Ould-Abbès, qualifient ce qui a été fait par la commission nationale des élections d’illogique et d’irrationnel en ce sens qu’il est absurde de décider à partir d’Alger de ceux qui seront candidats à l’intérieur du pays. Des membres du comité central du parti dénoncent, dans une déclaration sanctionnant leur réunion, l’absence des représentants légitimes des structures locales et régionales dans l’élaboration des listes de candidatures et le manque de respect de la foi fondamentale et des règles internes au parti.
Ils qualifient la situation dans laquelle se trouve actuellement l’ex-parti unique de «malheureuse». Ils évoquent la détérioration enregistrée à tous les niveaux : systémique, politique et morale. Une détérioration qui a eu une incidence négative sur le rendement du parti et la cohésion de ses militants. Cette situation, selon la même déclaration, a fait perdre au FLN sa crédibilité devant l’opinion publique en raison de l’exclusion totale des structures du parti de la base militante et la confiscation de son pouvoir.
Foulant au pied intentionnellement la Loi fondamentale et le règlement intérieur et renonçant aux valeurs, références et ligne directrice du parti, la direction actuelle conduit le FLN à sa perte, avertissent ces membres du CC, qui considèrent que l’aggravation du phénomène de la corruption et le favoritisme sous toutes ses formes a grandement affaibli le parti et appauvri son discours politique. Ils se réfèrent à la «piètre» campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai 2017 qui aurait donné une mauvaise image du parti à l’opinion publique et aux militants.
Afin d’éviter toute nouvelle chute et un cuisant échec aux prochaines élections locales, ces membres du CC appellent à la convocation urgente d’une session extraordinaire du comité central. Le but de cette session serait d’évaluer la situation du parti et de définir les responsabilités des uns et des autres, conformément aux textes statutaires et réglementaires du FLN. Ils demandent dans ce sillage la formation d’une commission spéciale pour procéder à un inventaire complet des comptes immobiliers et financiers du parti.
Ces mêmes membres, qui ne divulguent pas leurs noms, veulent également l’éviction et la dénonciation de toutes les personnes appartenant au FLN et qui versent dans la corruption. Ils estiment que le FLN est en danger et que la direction actuelle ne fait rien pour éviter sa mise à mort, voulue, selon eux, par certaines parties qui «cherchent à déstabiliser le pays et à attenter à sa souveraineté».
Ces prestataires assurent qu’ils vont poursuivre leur «lutte» pour le redressement du FLN. Un combat qu’ils inscrivent dans la durée. Djamel Ould-Abbès, qui est attaqué de toutes parts, est sur la corde raide. Un mauvais résultat aux prochaines élections locales lui serait fatal ainsi que pour ses proches collaborateurs.
H. A.
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