La tête de Nicolas Sarkozy mise à prix en Afrique
Par Sadek Sahraoui – L’ex-président français, Nicolas Sarkozy, est sans doute la personnalité européenne la plus honnie en Afrique. Une quinzaine d’activistes et d’associations de la société civile africaine, dont plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme, viennent, d’ailleurs, de déposer plainte contre lui devant la Cour pénale internationale pour «crime de guerre et crime contre l’humanité». Parmi ces associations, on recense «Le Balai Citoyen» du Burkina Faso, «Y’en a marre» du Sénégal et «Le peuple n’en veut plus» de Guinée.
Ces associations reprochent notamment au prédécesseur de François Hollande d’avoir lancé en 2011 une intervention militaire contre la Libye qui a «causé la mort de l’ancien président libyen Khadafi et de 50 000 personnes». L’artiste ivoirien Ticken Jah Fakoly est le parrain de cette coalition d’associations. Il estime que «si la CPI ne réagit pas, cela voudrait dire que la CPI choisit ses clients». La plainte contre Nicolas Sarkozy a été déposée samedi matin à La Haye par un avocat basé au Canada.
Pourquoi une telle action maintenant… 6 années après les faits ? Simon Kouka, artiste rappeur sénégalais et membre du mouvement «Y’en a marre», soutient : «Beaucoup de gens se sont offusqués, mais il n’y a eu aucune action, et cette action, je crois, arrive à son heure pour dire : il est temps. Ce que nos dirigeants n’ont pas réussi, à nous de le réussir. Pour aussi la dignité africaine, car c’est un président africain qui a été assassiné», souligne-t-il. L’activiste guinéen Elie Kamano, membre du Fispa, explique, quant à lui, que «(…) l’assassinat de Kadhafi a eu des conséquences dramatiques et néfastes sur le continent africain et sur les populations africaines». «Voilà pourquoi nous adhérons à ce combat», a-t-il soutenu.
Dans la foulée, on signale que ces mêmes organisations ont créé samedi à Bamako un Front pour promouvoir la démocratie et les droits de l’Homme en Afrique. «Nous sommes plus de quinze associations et organisations de la société civile d’Afrique de l’Ouest. Nous sommes réunies samedi à Bamako pour créer le Front international des sociétés civiles panafricaines (FISPA) pour promouvoir la démocratie, la dignité de l’Afrique et les droits de l’Homme», a déclaré Simon Kouka du mouvement «Y’en a marre». Ce mouvement citoyen sénégalais a été à la pointe du combat contre un troisième mandat du président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012). Parrain du lancement du FISPA, le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly a affirmé à la presse soutenir «totalement (…) la démarche des jeunes» dont la rencontre à Bamako prend fin aujourd’hui.
S. S.
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