Italie : La Lombardie et la Vénétie sur les traces de la Catalogne ?
La Lombardie et la Vénétie organisent ce dimanche un référendum pour réclamer plus d’autonomie. Ce scrutin, consultatif, est organisé à l’initiative des présidents des régions Lombardie, Roberto Maroni, et Vénétie, Luca Zaia, membres de la Ligue du Nord (extrême droite). Les habitants doivent dire «oui» ou «non» à «des formes supplémentaires et conditions particulières d’autonomie» pour leur deux régions.
Contrairement à la Catalogne, ce référendum s’inscrit dans le cadre de la Constitution, qui prévoit la possibilité pour le Parlement d’attribuer ces formes d’autonomie à des régions qui en font la demande.
En cas de victoire du oui, Maroni et Zaia entendent réclamer à Rome davantage de compétences dans les infrastructures, la santé ou encore l’éducation, mais aussi des pouvoirs réservés à l’Etat, en matière de sécurité et d’immigration, thèmes chers à la Ligue du Nord mais qui nécessiteraient une modification de la Constitution. Leur objectif est aussi d’obtenir davantage de ressources, en récupérant environ la moitié du solde fiscal actuel (différence entre ce que les habitants versent comme taxes et impôts et reçoivent comme dépenses publiques). Celui-ci s’élève à 54 milliards d’euros pour la Lombardie et 15,5 milliards pour la Vénétie (contre 8 milliards pour la Catalogne).
La Vénétie (5 millions d’habitants) et la Lombardie (10 millions) figurent parmi les régions les plus riches d’Italie, contribuant, à elles seules, à 30% du PIB. Leur endettement par habitant est faible : 73 euros pour la Lombardie, 219 euros pour la Vénétie, contre 407 pour la moyenne nationale. Même chose concernant le «coût pour l’Etat» de chaque habitant : 2 447 euros en Lombardie, 2 853 en Vénétie, contre 3 658 en moyenne.
Pour Maroni et Zaia, leurs régions «vertueuses» doivent donc être récompensées. Selon Lupo, le référendum se déroule dans un contexte de «fracture traditionnelle Nord/Sud avec aussi l’idée de Rome comme un lieu de pouvoir corrompu et centralisateur». La Lombardie et la Vénétie «sont aussi attenantes à des régions à statut spécial, qui bénéficient déjà d’une autonomie financière plus forte, comme le Trentin-Haut-Adige», ajoute le professeur.
R. I.
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