Mokri étale son arrogance : «Les partis de l’opposition ne sont rien sans nous»
Par R. Mahmoudi – Toujours aussi prolixe que lorsqu’il était à la tête de son parti, l’ex-président du MSP, Abdarrazak Mokri, s’est attaqué aux autres partis de l’opposition, en considérant que ceux-ci «se trouvent incapables d’activer sur le terrain, dès que les partis islamistes, dont le sien, cessent de coordonner avec eux».
C’est ce qu’il a déclaré dans un entretien au journal arabe A-Quds al-Arabi, paru samedi. Pour lui, l’avenir en Algérie, comme partout dans le monde musulman, appartient aux islamistes, dès lors que ces derniers constituent, selon lui, l’unique alternative à «l’échec du régime», et son parti, le MSP, le seul à pouvoir faire contrebalance, dans le pays, aux partis du pouvoir.
Interrogé sur la politique du gouvernement et son plan d’action, Mokri estime que ce qui intéresse l’Exécutif est de traiter les effets de la crise, et non la cause ; ce qui, selon lui, va aggraver la crise et conduire «inéluctablement» à des troubles sociaux.
Au sujet de la situation politique qui prévaut en Algérie, l’ex-chef du MSP se dit d’emblée opposé à la démarche de Noureddine Boukrouh et tous les partisans de l’article 102 de la Constitution. Car, pour lui, le problème «n’est pas un problème du Président, mais celui de tout un système». Il qualifie cette démarche de «perte d’énergie», d’autant plus que les parties qui sont habilitées à appliquer ledit article sont, selon ses termes, «aux ordres des tenants du pouvoir en place».
Dans le même sillage, Mokri se dit persuadé que le président Abdelaziz Bouteflika ne se présentera pour un cinquième mandat que dans le cas où les «décideurs» n’auraient pas trouvé un «candidat consensuel». Dans son analyse, il n’exclut pas toutefois qu’«un clan du pouvoir» puisse sortir un autre jeu et jette son dévolu sur un candidat de l’opposition pour créer l’illusion d’un scrutin démocratique. Mais dans l’hypothèse où le statu quo perdurerait indéfiniment, une période de transition serait inévitable sous l’égide de l’institution militaire.
L’idéologue du MSP assure que les islamistes seront prêts à toutes les éventualités, y compris dans le scénario chaotique qu’il imagine en cas d’exacerbation des luttes au sein du pouvoir et d’une révolte populaire. «Si l’Algérie s’effondre, nous serons là, avec d’autres, pour encadrer la situation.» Entendre bien évidemment, encadrer la révolte.
R. M.
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