Faux frères
Par R. Mahmoudi – Le récent déballage d’un ancien Premier ministre qatari, fait dans le sillage de la mise en quarantaine de ce petit émirat gazier, vient confirmer à l’opinion publique de façon éclatante une évidence qui était éludée pendant des années, à savoir que le Qatar était derrière toutes les manigances ayant visé – et visant toujours – les pays arabes, et dont l’Algérie fut la plus grande victime.
Dans ses aveux, cet ex-Premier ministre, qui occupait en même temps le poste de chef de la diplomatie de son pays au moment où se tramaient les plus grandes conspirations contre le monde arabe, reconnaît, entre autres, que c’est bien le Qatar qui finançait – et finance toujours apparemment – la chaîne de propagande anti-algérienne Al-Magharibia qui émet à partir de Londres et qui sert de tribune, surtout, aux islamistes de l’ex-FIS, d’où ils continuent de lancer leurs appels à la haine et tentent de remettre au goût du jour la théorie désuète du «qui-tue-qui ?», en engageant même des enfants de harkis revanchards et obnubilés par leur haine de l’Algérie.
Cet aveu suffit pour tirer une conclusion essentielle, à savoir que c’est aussi le Qatar qui encadre tous les plans de déstabilisation politiques et sécuritaires ciblant l’Algérie depuis l’étranger, à commencer par les attaques marocaines qui prennent désormais des formes insoupçonnées. Aussi le Qatar n’est-il pas étranger à l’explosion de la violence dans les pays du voisinage de l’Algérie, et notamment en Libye et au Mali où des preuves d’implication des officines qataries depuis 2011 ont pourtant été clairement établies depuis longtemps.
Ses autres révélations sur le rôle extraordinairement ravageur de la chaîne Al-Jazeera –aujourd’hui abhorrée même par les alliés naturels du Qatar –, la totale soumission de Doha à la stratégie par essence destructrice des Etats-Unis et son pacte secret avec l’entité sioniste ne laissent aucun doute sur les intentions du régime qatari – encore en place, faut-il toujours le rappeler – envers un pays comme le nôtre, qui est un des rares à y avoir échappé, et qui est en droit de demander des explications officielles aux tenants de cet émirat – qui sont toujours les mêmes – et d’aller même, en toute légitimité, jusqu’à rompre tout simplement ses relations avec lui.
R. M.
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