L’idée impensable de faire intervenir l’armée française… à Marseille pour combattre la délinquance n’a finalement rien de farfelue. «La France va mal et l'économie française va mal», disent les dirigeants français. Le nombre de demandeurs d'emploi a atteint un record depuis juin 1999, frôlant le cap symbolique des 3 millions de chômeurs, avec un taux de 10%. Les observateurs font remarquer qu’en comptant les chômeurs qui exercent une activité réduite, ce sont près de 4,5 millions de personnes qui sont à la recherche d'un emploi à temps plein. Cette dégradation de l'emploi est jugée «durable» par le ministre français du Travail et l’indicateur synthétique mensuel d’activité de la Banque de France confirme que l’économie française a atteint son niveau le plus bas depuis 2010. L'avenir est plus sombre. Comme l’ont fait l’Italie et la Grande-Bretagne – dont le produit intérieur brut (PIB) s’est contracté sur deux trimestres consécutifs –, la France, présentée comme victime collatérale de la zone euro, s’apprête à entrer en récession, à son tour, puisque selon les premières prévisions de la Banque centrale, son PIB enregistrera une contraction de 0,1% pendant la période juin-septembre, après un recul similaire durant le deuxième trimestre 2012. Ainsi, sortie d'une récession au printemps 2009, la France pourrait y entrer de nouveau au troisième trimestre de cette année. Le contexte régional, déprimé par la crise, a de quoi aggraver la situation. L’Italie a connu trois trimestres consécutifs de récession et l’économie espagnole n’est pas mieux logée. «Les perspectives de croissance au Royaume-Uni restent exceptionnellement incertaines», affirme la Banque d’Angleterre alors qu’en Allemagne, les chefs d’entreprise ne sont pas du tout optimistes. On appelle cela le «climat des affaires».
Lazhar Houari
