3 000 milliards de plus pour le chantier de la Grande Mosquée d’Alger
Par Hani Abdi – Le projet de la Grande Mosquée d’Alger, dont les travaux ont été lancés en 2012, se transforme au fil des ans en un véritable gouffre financier. Pour les besoins du lancement de sa phase dite d’achèvement, le gouvernement lui alloue plus de 3 000 milliards de centimes (environ 200 millions d’euros). Et cela n’est qu’une première tranche qui en appellerait assurément d’autres, en raison de la quantité des travaux qui restent à réaliser.
Officiellement, cette rallonge est justifiée par la dépréciation de la monnaie nationale. Mais dans un contexte de crise financière où le gouvernement dit recourir au financement non conventionnel pour garantir le paiement à temps des salaires des fonctionnaires, une telle somme d’argent reste importante pour un édifice qui, de surcroît, ne générera aucun bénéfice pour le Trésor. Sur cette nouvelle enveloppe allouée au projet, 370 milliards de centimes seront consacrés à l’élaboration d’une nouvelle étude d’évaluation de l’état d’avancement de ce projet de la démesure. Une étude qui devrait également prendre en charge le traitement des erreurs de conception et de réalisations qui apparaissent au fur et à mesure que les travaux avancent.
De nombreux experts ont averti sur les surcoûts de ce projet pharaonique. Cinq années après son lancement, ce projet a déjà coûté presque le double du montant initial qui était d’un milliard de dollars. Surtout que le taux d’avancement des travaux – qui accusent un retard énorme – n’est qu’à 80%. Autrement dit, il risque de coûter encore beaucoup plus cher.
Récemment, le président du Conseil national des architectes algérien (CNOA) et ex-membre du Conseil d’administration de l’Agence de réalisation de la Grande Mosquée d’Alger, Djamel Chorfi, avait qualifié «le projet de la Grande Mosquée d’Alger de la plus grosse arnaque subie par le président Bouteflika». Il avait fait état de graves erreurs commises au démarrage. Des erreurs qui n’ont pu être rattrapées. Pour lui, ce projet, qui devait être réceptionné en 2015, ne sera pas achevé totalement avant 2020.
H. A.
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