Echec à l’intox
Par Kamel Moulfi – La désinformation à propos du «vote des députés contre une proposition de loi sur la promotion et la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe» a trouvé preneur chez des Algériens disposés à avaler cette couleuvre servie par les séparatistes du MAK à travers les réseaux sociaux, mais aussi des organes de la presse écrite et électronique plus conventionnels. La facilité de transformer un tel mensonge en vérité s’explique, dans ce cas, par le désintérêt quasi-total des citoyens à l’égard des travaux de l’Assemblée populaire nationale, qui sont pourtant largement médiatisés par les circuits officiels.
L’article publié hier par AP montre comment ce fait, datant de presque deux ans, a été manipulé en détournant le sens d’une photo pour le déformer et le présenter comme un événement grave et d’une actualité brûlante. Le but recherché par le MAK – provoquer des troubles en Kabylie – n’a pas été atteint, même si la contestation a tenté de prendre forme localement.
La désinformation et l’intox médiatique visant l’Algérie ne sont pas des pratiques nouvelles. On se souvient de la campagne du «qui tue qui ?» montée de toutes pièces pour innocenter les groupes terroristes et isoler le «pouvoir» algérien et les forces qui combattent le terrorisme.
Cette «guerre médiatique» a pris de nouvelles formes. Les médias électroniques, qui diffusent l’information en instantané, sont les plus vulnérables. Ils n’ont pas le temps de vérifier ni l’authenticité ni la source de l’information et ne peuvent donc distinguer le faux du vrai.
La situation se complique quand les médias, tous supports confondus, sont exposés à la valse des démentis sur des faits difficilement vérifiables et pour lesquels l’enquête journalistique n’est pas aisée. L’illustration récente d’une telle situation a été fournie par l’épisode au centre duquel s’est retrouvé l’avocat Farouk Ksentini après ses révélations sur l’audience que lui aurait accordée le président Bouteflika et sur ce qu’il lui aurait dit concernant le cinquième mandat notamment.
K. M.
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