Utile clarification
Par Sadek Sahraoui – Il est bien qu’Ahmed Ouyahia, notre inoxydable Premier ministre, ait décidé de faire le point sur les efforts fournis, ces dix dernières années, par l’Algérie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Il faut reconnaître tout de même que la sortie du responsable algérien a quelque peu surpris. Il n’est pas des habitudes de l’Etat algérien, sans doute par pudeur et eu égard certainement au caractère sensible du sujet, d’étaler en effet sur la place publique les montants et la nature des aides accordées à chacun de ses partenaires régionaux pour venir à bout des groupes terroristes qui pullulent sur leurs territoires respectifs.
Mais comme en Algérie rien ne se fait au hasard, Ahmed Ouyahia a donc certainement eu des raisons objectives qui l’on persuadé d’aborder le sujet de manière frontale et crue. Et il n’est pas difficile du tout de les deviner. Le bruit court depuis quelques semaines au Sahel que l’Algérie n’était plus autant impliquée qu’avant dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme au Sahel et qu’elle comptait davantage sur les autres (comprendre les Occidentaux, ndlr) pour faire le boulot.
Plus grave encore, certains milieux médiatiques traditionnellement hostiles à l’Algérie se sont même employés à ressusciter la vieille et ignoble thèse, longtemps distillée durant les années 1990 par une partie de la presse française, selon laquelle certains des groupes terroristes activant encore au Sahel obéiraient au doigt et à l’œil à Alger. Il ne manquerait plus, d’ailleurs, que l’on dise que ces groupes de criminels soient une création de l’Algérie. Face à de telles énormités, il était donc tout à fait logique et nécessaire qu’Ahmed Ouyahia face une grosse mise au point et mette les pieds dans le plat.
Les révélations du Premier ministre devraient certainement clouer durablement le bec à tous ceux qui s’emploient au Sahel et ailleurs à jeter l’anathème sur l’Algérie et ses services de sécurité. Le petit exercice d’arithmétique auquel s’est prêté Ahmed Ouyahia fournit la preuve que s’il y a bien un pays qui se soucie en premier de la sécurité du Sahel, c’est bien l’Algérie. Malgré les conditions économiques difficiles auxquelles il fait face, il ressort des statistiques données par Ouyahia que l’Etat algérien a même fait beaucoup plus que la plupart des pays européens réunis. Même si elle s’interdit d’y envoyer ses troupes et surtout de faire dans l’exhibition, l’Algérie a offert à ses amis du Sahel des financements, du conseil, de l’armement, des formations et des bases. Et contrairement à ce que beaucoup pensent, «Alger» ne leur a jamais rien demandé en retour.
S. S.
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