Comment Ben Salmane a offert les clefs de son royaume aux sionistes
Par Sadek Sahraoui – Contrairement à ce que soutient la récente littérature occidentale sur l’Arabie Saoudite et les projets de la caste qui est au pouvoir, le modèle du prince hériter Mohammed ben Salmane n’est pas du tout celui de Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, le prince d’Abu Dhabi. Le véritable inspirateur de la nouvelle politique saoudienne est Jacques Attali, l’actuel mentor du président français, Emmanuel Macron, et néanmoins ancien conseiller de François Mitterrand. Le site français «Egalité et Réconciliation», fondé en 2007 par Alain Soral, soutient que Jacques Attali peut même être considéré comme le précepteur du Mohammed ben Salmane. C’est que Franco-israélien «coache» le rejeton du roi Salmane depuis sa prime jeunesse. Cela sans doute pour mieux l’endoctriner et lui imposer ses quatre volontés.
Dans les faits donc, le futur roi d’Arabie Saoudite pense davantage comme un sioniste ou un impérialiste occidental, que comme un musulman ou un arabe. Dès lors, il n’y a pas à s’étonner, fait remarquer le site Egalité et Réconciliation, que Mohammed ben Salmane s’emploie à réduire en un tas de poussière le Yémen, veuille faire la guerre à l’Iran, déstabilise le Liban et projette de faire un coup d’Etat au président de l’Autorité palestinienne, Mohamed Abbas. En laissant son fils, dont tout le monde dit qu’il est intellectuellement «très limité», se faire conseiller par Jacques Attali, le roi d’Arabie Saoudite a pour ainsi dire offert les clefs de son royaume aux sionistes.
D’après le site dirigé par Alain Soral, Jacques Attali a collaboré à la réalisation du plan Saoudi Vision 2030 qui intègre, entre autres, un projet aérospatial. Un projet de plusieurs centaines de milliards de dollars destiné à réduire la dépendance de l’Arabie Saoudite vis-à-vis du pétrole et à propulser le royaume dans la… modernité. Ce plan avait été annoncé le 25 octobre dernier à Riyad devant 2 500 personnes triées sur le volet… parmi lesquelles Jacques Attali. C’est ce jour-là également que le prince Mohammed ben Salman avait annoncé officiellement l’abandon du wahhabisme. «Nous allons retourner à un islam modéré, tolérant et ouvert sur le monde», avait-il déclaré. La même source révèle que cette conférence avait été organisée par Richard Attias (publicitaire juif marocain et accessoirement compagnon de l’ex-femme de Nicolas Sarkozy, Cécilia).
Ce fut aussi l’occasion de lancer officiellement le projet «NEOM» : la création ex-nihilo d’un espace économique dans une zone de 26 500 km2, une méga-ville (qui coûtera 500 milliards de dollars) au nord-ouest du pays avec la transformation d’une cinquantaine d’îles de la mer Rouge en stations balnéaires de luxe. Projet pour lequel une levée de fonds de 93 milliards de dollars a déjà été réalisée par SoftBank Group et BlackRock, et auquel sont associées les sociétés américaines Boston Dynamics, Arconic, McKinsey et le Boston Consulting Group.
Pour le site français Egalité et Réconciliation, «ce projet pharaonique pourrait bien s’avérer être un mirage qu’Attali et l’oligarchie occidentale font miroiter aux bédouins saoudiens et tout particulièrement au prince héritier (qui a prouvé à plusieurs reprises sa stupidité : il est à l’origine de la guerre contre le Yémen et de la décapitation du cheikh chiite Nimr Nimr qui a provoqué la révolte des Saoudiens chiites)».
«Nous assistons peut-être là à un super braquage dont certains commerçants nomades ont le secret. En effet, sous prétexte de diversifier l’économie saoudienne, les éternels intermédiaires ont fait se masser les oligarques occidentaux à Riyad, non pas pour y investir leurs propres deniers, mais surtout pour profiter des fonds souverains saoudiens, le Public Investment Fund, qui détient 180 milliards de dollars sous gestion, et qui reste, malgré la chute du pétrole, un des plus gros investisseurs de la planète : cette année, il a investi 20 milliards de dollars dans le dernier fonds de Blackstone destiné à moderniser les infrastructures américaines, et a injecté 45 milliards de dollars dans Vision Fund, le plus gros fonds technologique de la planète lancé par le japonais Softbank, ainsi que 3,5 milliards de dollars dans Uber l’an passé», prédit la même source.
Mais au-delà du business et de leur projet de vider les caisses des banques arabes, Jacques Attali est ses complices veulent surtout aller dans le sens d’un rapprochement politique israélo-saoudien accompagné d’une fraternisation judéo-wahhabite. Nous imaginons que tout le monde devine pourquoi.
S. S.
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