Transfert de l’ambassade américaine à El-Qods : la condamnation de l’Algérie réitérée
Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a réitéré, jeudi à Rabat (Maroc), la condamnation de l’Algérie, gouvernement et peuple, de la décision de transfert de l’ambassade des Etats-Unis à El-Qods occupée, rappelant son soutien indéfectible au droit légitime du peuple palestinien à l’établissement d’un Etat indépendant avec El-Qods pour capitale.
Intervenant lors du Sommet des présidents des assemblées parlementaires arabes et la Session extraordinaire de l’Union interparlementaire arabe (UIPA), M. Bensalah a réitéré la condamnation «ferme» de l’Algérie, gouvernement et peuple, de la décision des Etats-Unis de transférer son ambassade à El-Qods occupée, «qui constitue une atteinte et une violation du consensus sur le statut politique, légal et historique de la ville sainte et compromet les chances de relance du processus de paix, à l’arrêt depuis une longue période».
«Pour nous, une telle démarche insensée est un affront aux références du processus de paix au Moyen-Orient, y compris l’initiative arabe de paix et les décisions du Conseil de sécurité y afférentes, dont la résolution 478 (1980) qui demande aux Etats membres de l’ONU de ne pas établir leurs missions diplomatiques dans la ville occupée d’El-Qods et la résolution 2334 (2016) sur l’illégalité des opérations d’implantation de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens et le rejet de toute modification du tracé des frontières du 4 juin 1967, y compris pour la ville d’El-Qods.»
Le président du Conseil de la nation a exprimé l’appui de l’Algérie aux décisions du sommet d’Istanbul, en particulier celles appelant à la reconnaissance d’El-Qods comme capitale de la Palestine.
Il a rappelé que la réunion de Rabat intervient au lendemain de la décision américaine «grave et déplorable (…) qui fait fi des règles du droit international et des décisions de la légalité internationale et onusiennes y efférentes et traduit un mépris pour les lieux sacrés et l’histoire du peuple palestinien».
Il a mis en garde contre les répercussions «très graves» de cette décision «irresponsable» sur la paix et la sécurité dans la région et dans le monde, outre «sa contribution au prolongement des crises et guerres, à la justification du recours à la violence et à la création d’un climat propice à l’extrémisme et au terrorisme dont souffrent assez nos pays».
Le président du Conseil de la nation a souligné qu’il s’agit là d’un «développement dangereux» par lequel les Etats-Unis, «parrain supposé du processus de paix», se sont rangés du côté de l’occupation israélienne et de sa politique de colonisation et d’agression à l’encontre du peuple palestinien, «faisait fi de ses retombées et conséquences désastreuses», a estimé le président du Conseil de la nation.
Cette décision, a estimé M. Bensalah, «ne fera qu’accentuer les souffrances du peuple palestinien vaillant suite aux pratiques arbitraires et répressives de l’occupation israélienne, la spoliation continue des terres et la confiscation de biens, la construction de colonies, le dédain vis-à-vis des droits de l’Homme et des libertés des citoyens palestiniens, la poursuite du blocus inique imposé à la bande de Gaza, le déplacement systématique des populations et la judaïsation d’El-Qods qui a touché tous les établissements et tous les aspects de la vie dans cette ville».
Abordant à ce propos les réactions internationales rejetant cette décision et appelant au respect des principes du droit international et des résolutions de la légalité internationale et le sursaut des peuples arabes à travers des marches et des manifestations pour le soutien à El-Qods et la défense des droits légitimes du peuple palestinien, M. Bensalah a affirmé que «ces réactions nous interpellent, en tant que représentants des parlements des peuples arabes, pour être à la hauteur de l’événement et mettre en avant cette prise de conscience en relayant aux parlements du monde et à l’opinion internationale le message de notre rejet sans appel de cette décision, demander son annulation et appeler au respect des décisions pertinentes de l’ONU».
Il a appelé à ce propos la communauté internationale à «assumer sa responsabilité historique, juridique et morale» face à la souffrance du peuple palestinien du fait de l’occupation israélienne, la poursuite de la politique de judaïsation et de colonisation.
S’adressant aux parlements du monde, M. Bensalah a lancé un appel pour la «poursuite de la reconnaissance de l’Etat de Palestine».
Le président du Conseil de la nation a conclu son intervention en réitérant «la position constante» et «le soutien indéfectible» de l’Algérie – sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika – au peuple palestinien dans «son combat acharné et à son droit légitime à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods Echarif comme capitale, aux frontières de 1967, conformément aux résolutions pertinentes de la légalité internationale».
Il a appelé, en outre, les Palestiniens à resserrer leurs rangs et à la solidarité pour faire aboutir la cause juste de leur peuple.
R. N.