Contenus : des agences de presse européennes demandent des recettes aux géants de l’internet
Neuf agences de presse européennes ont demandé aux géants de l’internet, notamment Facebook et Google, des recettes tirées de la diffusion des millions de leurs contenus. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, les patrons de ces agences de presse, dont l’AFP, DPA, EFE ou Press Association, ont exigé des grands acteurs de l’internet, qui dégagent «d’énormes bénéfices», à rémunérer les médias pour les millions de contenus consultés par les internautes sur leurs plateformes, indiquant que pour l’année 2016, Facebook a triplé ses bénéfices, avec «10 milliards de dollars de profits».
Google, ont-ils ajouté, a enregistré pour la même année quelque 20 milliards de dollars grâce à l’afflux de la publicité au détriment des médias traditionnels, soulignant que l’attractivité de ces nouveaux médias est due pour beaucoup à l’information recherchée par les internautes.
«Facebook répète que son objectif est de devenir le plus grand média du monde. Et pourtant, ni Facebook ni Google n’ont de salle de rédaction, de réseau national ou international de production et de collecte de l’information», ont tenu à faire savoir les signataires. La tribune a été signée par les PDG Emmanuel Hoog de l’AFP, Peter Kropsch de l’agence allemande DPA, Clive Marshall de l’agence britannique Press Association, Jose Antonio Vera de l’agence espagnole EFE, Giuseppe Cerbone de l’agence italienne Ansa, Jonas Eriksson de l’agence suédoise TT, Clemens Pig de l’agence autrichienne APA, Marcel van Lingen de l’agence néerlandaise ANP et Patrick Lacroix de l’agence belge Belga.
Pour eux, Facebook et Google n’ont ni de bureaux dans le monde ni d’équipes «qui témoignent au péril de leur vie», soulignant que «la gratuité est un mythe». «A un bout de la chaîne, remplir la mission d’informer le public coûte beaucoup d’argent. Et à l’autre, le consommateur de cette information vaut de l’or pour qui valorise cette audience par des recettes publicitaires», ont-ils fait constater, estimant que l’instauration d’un «droit voisin», complémentaire du droit d’auteur des journalistes, tel que proposé par la Commission européenne au bénéfice des éditeurs et agences de presse pourrait corriger le déséquilibre, assurant qu’en aucun cas l’internaute «ne serait touché» et «ne paierait pas plus aujourd’hui qu’hier».
R. E.
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