Al-Sarraj demande à l’Algérie de faire pression sur l’Egypte et de lâcher Haftar
Par Sadek Sahraoui – Le président du Conseil présidentiel du Gouvernement libyen d’union nationale, Faïz Sarraj, attend de l’Algérie qu’elle joue un plus grand rôle dans le règlement de la crise libyenne. Lors de sa visite dimanche à Alger, il a demandé à son homologue algérien, Ahmed Ouyahia, d’être plus entreprenant dans la région.
Selon des sources diplomatiques citées par un média arabe paraissant à Londres, Sarraj compte surtout sur les Algériens pour qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour convaincre l’Egypte de soutenir le plan de règlement de l’ONU et de lâcher le maréchal Khalifa Haftar qui continue à défier l’autorité du Gouvernement libyen d’union nationale. Pour Tripoli, Le Caire joue actuellement un rôle néfaste dans la crise libyenne.
Faïz Sarraj a indiqué, en outre, que le soutien accordé par l’Egypte au commandant en chef de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) sous couvert de la lutte contre le terrorisme risque de faire échouer les efforts déployés par l’ONU pour réconcilier les libyens entre eux et mettre un terme à la crise qui ravage le pays depuis la chute du pouvoir de Mouammar Kadhafi.
Les mêmes sources diplomatiques soutiennent que le responsable libyen a été d’une grande franchise avec ses interlocuteurs algériens. Il a ainsi accusé notamment certains pays de la région de tenir un double discours à l’égard de la Libye et de chercher à imposer leur propre agenda aux Libyens. Selon lui, il y a une volonté claire d’empêcher les Libyens de se rendre aux urnes ainsi que le propose l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé.
Faïz Sarraj a également attiré l’attention du gouvernement algérien sur le fait que la question du terrorisme en Libye est actuellement instrumentalisée par certaines parties pour empêcher toute possibilité de réconciliation inter-libyenne à moyen terme. Preuve en est, a-t-il dit, six mois après sa nomination, le chef de la Mission des Nations unies pour la Libye peine à obtenir la révision de l’accord de Skhirat.
A noter que le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a pris part hier, dimanche, à Tunis à la réunion ministérielle tripartite (Algérie- Egypte-Tunisie) sur la Libye. Messahel a été reçu, en marge de cette rencontre de laquelle peu d’informations ont filtré, par le président tunisien, Beji Caid Essebsi, et s’est longuement entretenu avec le représentant du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, ajoute le MAE.
S. S.
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