Détention des harraga : l’Espagne et la France font-elles payer l’Algérie ?
Par R. Mahmoudi – Des sources informées affirment que l’Algérie aurait cessé, depuis la chute drastique des prix du pétrole, de payer les frais de rapatriement de ses harraga (migrants clandestins) se trouvant dans certains pays d’Europe. Ce qui reviendrait à dire que les autorités desdits pays exigeraient de l’Algérie de payer les frais de rapatriement de ses migrants clandestins.
D’après ces sources, c’était même l’objet principal de la dernière visite en Algérie du chef de la police espagnole. Le 20 novembre dernier, le ministre de l’Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido, a rencontré l’ambassadrice d’Algérie à Madrid, officiellement pour évoquer les difficultés de la lutte contre les réseaux de passeurs et l’immigration clandestine mais, surtout, pour examiner avec Alger les moyens à mettre en œuvre pour rapatrier les ressortissants algériens en situation irrégulière. Ils seraient des centaines à être retenus aujourd’hui en Espagne, dont une partie est redirigée vers des pénitenciers. D’après le quotidien arabophone El-Khabar, dans son édition de ce jeudi, 500 ressortissants algériens se trouvant en Espagne devraient regagner le pays à partir de ce jeudi par Oran. Cela signifie que les deux parties auraient trouvé une solution à ce problème, mais on ignore si l’Algérie a dû payer pour leur rapatriement.
Sur cette question, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a relevé une augmentation «très importante» des arrivées en Espagne. Environ 18 000 migrants sont arrivés du continent africain dans ce pays entre janvier et novembre 2017. Ils étaient un peu plus de 5 000 durant l’année 2016. Une partie de ces migrants serait partie d’Algérie.
Même attitude de la part du gouvernement français qui détient plus de 6 000 clandestins algériens dans les centres de détention, alors que leur nombre ne cesse d’augmenter chaque jour un peu plus. Selon nos sources, les Français se seraient, eux aussi, plaints aux autorités algériennes de ce «fardeau» et chercheraient à obliger l’Algérie à payer. Ce que craint le gouvernement algérien s’il consentait à cette demande des Français et des Espagnols, c’est d’être obligé de payer de plus en plus, car le nombre des candidats à l’émigration clandestine ne fléchit pas. Au contraire, il tend à la hausse.
R. M.
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