The Independent révèle : «Trump et Ben Salman étaient d’accord sur El-Qods»
Par Sadek Sahraoui – Pour le journal britannique The Independent, c’est un fait indéniable : les peuples arabes sont aujourd’hui plus que jamais convaincus qu’il y a une grande connivence entre le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman, et le président américain, Donald Trump, sur la question d’El-Qods et que Riyad a lâché les Palestiniens. Pour le média britannique, la meilleure preuve que la rue arabe ne fait plus confiance à l’Arabie Saoudite, qu’elle perçoit ce pays comme un «démon», est la banderole géante du roi Salman brandie dans un stade algérien.
Les derniers développements sur la question d’El-Qods et les manifestations antisaoudiennes organisées à travers le monde arabe, ajoute la même source, ont fini par renforcer l’hypothèse que Riyad était informé depuis le début de l’intention de Trump de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël. Pour nombre de spécialistes, l’hypothèse selon laquelle Donald Trump a pris sa décision en coordination avec ses partenaires arabes, dont le plus important, l’Arabie Saoudite, se tient.
Cet accord du moins tacite de Riyad résulte du fait que le prince héritier Mohammed ben Salman soit tenu par des problèmes de politique intérieure qui apparaissent pour lui bien plus existentiels que la question du statut d’El-Qods. Une bonne entente avec l’allié américain est pour ainsi dire une condition sine qua non de l’aboutissement des réformes et de la survie même du régime.
Concernant les preuves de la trahison saoudienne, The Independent rappelle que le secrétaire général de l’Institut turc arabe d’études stratégiques a dit récemment détenir un document qui fournit les éléments irréfutables que les Saoudiens et les Emiratis sont partie prenante du plan américano-israélien consistant à offrir El-Qods aux Israélien. En échange, Tel-Aviv et Washington leur ont promis une protection et une aide suffisante pour imposer une nouvelle vision dans la région.
Le journal britannique cite aussi des rapports occidentaux prouvant noir sur blanc que l’Arabie Saoudite a exercé une forte pression sur le roi Abdallah de Jordanie pour le dissuader d’assister au sommet islamique sur El-Qods qui a eu lieu récemment à Istanbul, en Turquie. La même source rappelle aussi qu’environ trois semaines avant la décision de Trump, le magazine Foreign Policy a rapporté une information selon laquelle le prince héritier saoudien, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le président américain, Donald Trump, s’étaient rencontrés pour «planifier quelque chose concernant la région».
Pour le journal britannique, cette conspiration américano-saoudienne ne surprend pas, surtout après le contrat de plusieurs milliards de dollars signé entre les deux pays à Riyad au lendemain de l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Cet accord, que de nombreux observateurs ont qualifié de «racket organisé», fournit la preuve également que l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis sont les deux faces d’une même pièce.
R. S.
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