Championnat du monde des échecs : Riyad accorde des visas à 7 Israéliens
Par R. Mahmoudi – L’Arabie Saoudite vient de franchir un nouveau pas dans la normalisation de ses relations avec Israël, alors que la colère planétaire suscitée par la décision du Président américain sur El-Qods est toujours aussi vive.
Cette énième compromission a été dévoilée par la Fédération internationale des échecs (Fide), organisatrice du championnat des jeux d’échecs, qui se tiendra la semaine prochaine en Arabie Saoudite. Selon un communiqué de cette Fédération, rapporté par le quotidien britannique The Guardian, les autorités saoudiennes ont accordé le visa à sept participants israéliens. «Des visas seront délivrés aux joueurs israéliens voulant participer (au championnat, Ndlr). Il restera à s’assurer qu’il n’y aurait pas d’évolutions de dernière minute, avant l’entame des jeux», a averti la Fide.
Les organisateurs ont dû reporter la date de ce championnat des jeux d’échecs qui se tiendra pour la première fois en Arabie Saoudite dans l’espoir d’obtenir des visas pour ses participants de nationalité israélienne. Chose qui est maintenant faite.
Cela se passe au moment où des joueurs iraniens, et même qataris, selon certaines sources, seraient interdits de participation à ce championnat. Ce qui a poussé quelques champions mondiaux, comme l’Ukrainienne Anna Muzychuk ou l’Américain Hikaru Nakamura, à vouloir boycotter cet événement. Pendant que d’autres menacent de le faire pour protester contre les atteintes aux droits de la personne humaine en Arabie Saoudite. Anticipant les critiques, les autorités saoudiennes ont d’ores et déjà annoncé (concession de taille !) qu’elles autorisaient les femmes participantes à ce championnat à se présenter sans voile.
Cette première participation officielle d’Israël en terre saoudienne sera un antécédent grave et confirme cette tendance à une normalisation décomplexée, bien que, dans les discours officiels, les dirigeants saoudiens et leurs relais médiatiques, champions en double discours, continuent à s’émouvoir à la moindre évocation de compromission du royaume avec l’Etat hébreu ou contre la cause palestinienne, comme cela a été le cas avec l’Algérie au sujet de l’affaire de la banderole caricaturant le roi Salman déployée par des supporters de l’équipe d’Aïn M’lila.
Cette affaire de visas accordés à des joueurs israéliens met un terme aux supputations qui avaient accompagné l’escapade, jamais assumée par les Saoudiens, d’un photographe israélien qui a réussi, il y a quelques semaines, à s’introduire jusqu’à l’intérieur des lieux saints, déguisé en en keffieh et aggal.
R. M.
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