Comment le fils de harki Kader Arif a tenté d’étouffer l’affaire Lafarge-Daech
Par Sadek Sahraoui – L’affaire Lafarge confirme de plus en plus l’existence de liens étroits entre Daech et l’élite dirigeante française. L’un de ses membres se trouve être Kader Arif, l’ancien secrétaire d’État français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire.
Quel rôle ce fils de harki originaire d’Alger a-t-il joué dans cette sale affaire ? Des sources médiatiques françaises rapportent que cet ancien voyagiste d’Air Liberté a tout fait pour que l’Assemblée nationale française n’ouvre pas le dossier Lafarge.
Une enquête menée par Matthieu Suc et Fabrice Arfi du site d’investigation français Mediapart sur l’affaire révèle que la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le cas Lafarge-Holcim, présidée par le député Jean-Frédéric Poisson (LR) et dont faisait partie Kader Arif (PS) en qualité de rapporteur, ne s’est pas trop cassé la tête en 2016 lors de la présentation de son rapport de mission. Pour éviter à la France et à Lafarge d’être pris dans les filets d’un scandale planétaire qui aurait fourni la preuve que Daech a été soutenu par les Occidentaux, cette mission a tout simplement pris la décision de blanchir tout le monde ! A l’époque, l’Assemblée nationale française était présidée par le socialiste Claude Bartolone.
Comme l’indique Mediapart, il s’agit d’un véritable naufrage parlementaire qui implique des dizaines de personnes. Mais Jean-Frédéric Poisson et Kader Arif ne parviendront pas à étouffer l’affaire.
Ce n’est pas la première fois que des preuves irréfutables sur l’implication de hautes personnalités françaises dans l’affaire Lafarge-Holcim remontent à la surface. Dans un article intitulé «En Syrie, Lafarge cimentait ses relations avec djihadistes et racketteurs», publié en septembre dernier, Le Canard enchaîné avait déjà évoqué l’aval du gouvernement français aux transactions de Lafarge-Holcim avec l’Etat islamique. Si la multinationale franco-suisse avait admis des arrangements avec des groupes armés en Syrie pour protéger sa cimenterie, on ne savait pas que le Quai d’Orsay avait également donné son aval à ces pratiques. Du moins c’est ce que révèle le Canard enchaîné, en général très bien renseigné.
A rappeler qu’au début du mois de décembre, six des principaux dirigeants du cimentier français ont été mis en examen par la justice française dans le cadre des activités en Syrie de leur société, dont son ex-président Bruno Lafont, pour «financement d’une entreprise terroriste» et «mise en danger de la vie d’autrui». C’est le quotidien Le Monde qui, en juin 2016, avait révélé en premier dans un article très documenté que le cimentier français avait maintenu son activité en Syrie après 2011 «coûte que coûte au milieu d’un pays à feu et à sang, au prix d’arrangements troubles et inavouables avec les groupes armés environnants, dont l’organisation Etat islamique». C’est à la suite de cet article que des salariés et des ONG ont saisi la justice.
S. S.
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