Cheb Khaled joue les médiateurs entre la Tunisie et les Emirats arabes unis
Par R. Mahmoudi – Après avoir été choisi pour animer le premier gala de musique moderne dans l’histoire de l’Arabie Saoudite où il a chanté à la gloire du roi, inaugurant une nouvelle ère sous le règne du prince héritier Mohamed Ben Salman, la star du raï algérien, Cheb Khaled, s’est de nouveau distinguée en hissant le drapeau tunisien lors d’un concert qu’il a animé, dimanche, au Village mondial à Dubaï.
A travers ce geste hautement symbolique, le roi du raï adresse un appel à la fraternité et à la réconciliation entre ces deux pays suite aux tensions provoquées, voilà une semaine, par une décision de la compagnie aérienne émiratie d’interdire à des femmes tunisiennes de prendre le vol sur un de ses appareils. Décision très mal accueillie par Tunis qui a aussitôt décidé d’annuler tous les vols de cette compagnie à destination de la Tunisie. De leurs côtés, les Emiratis ont annulé un stage de leur équipe nationale de handball prévu en Tunisie où l’indignation est telle que d’aucuns ont appelé à une rupture définitive des relations diplomatiques avec la monarchie du Golfe.
Visiblement fier dans son rôle d’«ambassadeur de bonnes intentions», le chanteur algérien a voulu, à cette occasion, être l’ambassadeur de tous les pays du Maghreb, en brandissant en même temps les drapeaux de Tunisie, d’Algérie, son pays natal, et du Maroc, son pays d’adoption. Si le geste est suffisamment évocateur, Cheb Khaled n’a voulu l’accompagner par aucun commentaire, au moment où il s’enveloppait des drapeaux algérien et marocain qu’il a pris soin de bien nouer, préférant tenir un petit emblème tunisien dans sa main durant tout le gala.
La question que l’on ne peut s’empêcher de se poser, ici, est de savoir si Khaled a pris cette initiative seul ou alors sur instigation ou proposition d’un des protagonistes à cette crise diplomatique, à savoir la Tunisie ou les Emirats arabes unis ou, pourquoi pas, aussi d’une tierce partie qui voudrait pousser, en l’absence d’initiatives diplomatiques de bons offices, à la désescalade et à la réconciliation entre les deux pays «frères».
R. M.
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