Yousfi : «Bouteflika veut avoir un droit de regard sur l’ouverture du capital des PME publiques»
Par Hani Abdi – Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, explique le contenu de la fameuse directive de la présidence de la République adressée au Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Intervenant en marge de sa visite à Relizane, le ministre de l’Industrie assure que la charte relative au partenariat public-privé n’est pas remise en cause par la directive d’Abdelaziz Bouteflika.
Youcef Yousfi affirme que le chef de l’Etat demande seulement aux membres du gouvernement de l’informer avant toute opération d’ouverture du capital des entreprises publiques. «Le président Bouteflika veut avoir un droit de regard sur l’ouverture du capital des PME publiques», souligne M. Yousfi, selon lequel le président Bouteflika met des «conditions rigoureuses» pour l’ouverture du capital des PME publiques.
Ainsi, le ministre de l’Industrie ne voit nullement un désaveu pour le gouvernement ni une remise en cause du partenariat entre les entreprises publiques et les entreprises privées. Les précisions de Youcef Yousfi interviennent après les interprétations faites par la presse de cette directive jamais rendue publique. La charte relative au partenariat public-privé signée le 21 décembre dernier a fait couler beaucoup d’encre.
Bien qu’elle prévoit qu’une ouverture de capital à hauteur de 34% des petites et moyennes entreprises, cette charte est vue par de nombreux acteurs politiques comme une privatisation déguisée des entreprises publiques. Le premier à fustiger cette charte est le FLN de Djamel Ould-Abbès, avant de la soutenir après avoir rencontré Abdelmadjid Sidi Saïd et Ali Haddad.
Ce partenariat public-privé fait partie d’une série de réformes économiques engagées par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour diversifier les exportations et réduire ainsi la dépendance du pays des hydrocarbures. Des réformes applaudies par certains et dénoncées par d’autres, considérées comme trop brutales.
La question est de savoir si Ahmed Ouyahia, dont la politique économique semble être fortement contrariée par le président Bouteflika, va rester encore à la tête de l’Exécutif ?
H. A.
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