Le complexe gazier de Tiguentourine enregistre sa meilleure production depuis 2010
Le complexe gazier de Tiguentourine (In Amenas), cible d’une attaque terroriste le 16 janvier 2013, a repris son rythme de production avec plus de 8 milliards m3 en 2017, qui est ainsi la meilleure année de production depuis 2010, a indiqué mardi le PDG du groupe Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour. En visite au complexe de Tiguentourine, Ould Kaddour et les représentants du groupe norvégien Statoil et de Japan Gas Corporation (JGC) ont déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des quarante victimes de l’attentat terroriste perpétré il y a cinq années jour pour jour.
Qualifiant ces victimes de «martyrs», Ould Kadour a tenu à affirmer que ces derniers avaient laissé derrière eux «une Algérie debout». «Sonatrach est là et le pays est toujours debout et va continuer à se développer», a soutenu le même responsable lors d’un point de presse tenu à l’issue de sa visite. Selon lui, ce complexe gazier devra poursuivre sa production au même rythme sur les prochaines années, notamment avec le programme d’investissement supplémentaire d’un montant supérieur à 500 millions de dollars devant permettre de maintenir un niveau de production commerciale du gisement de Tiguentourine au-delà de 2035. A ce propos, il a souligné que ce gisement, qui avait connu une baisse de production durant la période 2013-2016, «n’est pas en déclin aujourd’hui» et a même dépassé les capacités de production prévues.
Interrogé par la presse sur l’activité de raffinage, Ould Kaddour a fait savoir que Sonatrach avait signé lundi dernier un contrat de processing avec une raffinerie pétrolière italienne lui permettant de transformer en Italie une partie du pétrole brut algérien en carburants. Il a réaffirmé à ce titre que l’Algérie ne pourrait plus continuer à importer les carburants pour près de deux milliards de dollars/an. Questionné par l’APS en quoi consistera ce contrat de processing, Ould Kaddour a expliqué qu’il s’agit pour Sonatrach de louer les équipements du raffineur italien sur place pour procéder aux opérations de raffinage en Italie, ce qui permettra à Sonatrach de récupérer les carburants obtenus à un prix moins cher. Ce contrat de processing a été signé suite à un appel d’offres international lancé par la compagnie pétrolière nationale.
Par ailleurs, le PDG de Sonatrach a annoncé que son groupe, après des négociations avec trois partenaires étrangers, comptait signer au minimum deux contrats dans le domaine de la pétrochimie en 2018. Il est également revenu sur l’ambition de Sonatrach de s’internationaliser en évoquant ainsi le cas de l’Irak. Pour rappel, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, qui s’est récemment rendu à Bagdad à l’invitation de son homologue irakien, avait déclaré que l’Algérie entendait renforcer sa présence en Irak à travers Sonatrach et étudie les possibilités d’investissement et d’affaires notamment dans l’exploration, dans le développement des gisements de pétrole ou de gaz en cours d’exploitation ou non encore explorés ainsi que dans la commercialisation.
Le ministre irakien du Pétrole, Jabbar Ali Al-Lueibi, avait exprimé, quant à lui, le grand intérêt qu’accorde son pays à la présence de Sonatrach en Irak et à ce que la compagnie peut apporter en termes de savoir-faire et d’expérience, notamment dans le domaine gazier. Le ministre irakien avait surtout rappelé «l’apport conséquent et précieux de Sonatrach dans la formation des ingénieurs irakiens et dans le transfert de son expérience et son savoir-faire».
Par ailleurs, Ould Kaddour a abordé la nouvelle stratégie du groupe Sonatrach en soulignant qu’elle est en cours d’élaboration et dont le contenu sera révélé une fois ce projet finalisé. Pour rappel, le groupe Sonatrach a lancé un projet appelé SH2030 qui porte sur la stratégie de Sonatrach dans 15 ans. Il s’agira de définir le devenir du groupe et les moyens et organisation lui permettant de se développer.
R. E.
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