Révélations des familles de codétenus du migrant algérien mort en Espagne
Des familles de migrants qui étaient codétenus avec le défunt Mohamed Bouderbala, mort dans des conditions suspectes au centre de rétention d’Archidona, à Malaga, dans le sud de l’Espagne, ont affirmé que les autorités espagnoles «font pression» sur les détenus algériens aux fins de les amener à faire de faux témoignages en vue d’innocenter la police espagnole. Ces familles originaires de Mostaganem, qui se sont confiées au journal arabophone Echorouk, ont expliqué, se référant aux témoignages de leurs proches détenus en Espagne, qu’un grand nombre de harraga algériens «subissent, ces derniers temps, des pressions de la part des autorités espagnoles, sous forme de menaces ou de promesses de régularisation de leur situation» pour corroborer le rapport de la police espagnole qui évoque un «suicide» de Bouderbala dans sa cellule.
«Les autorités espagnoles ont proposé à nos enfants de leur établir des titres de séjour et des aides pour faciliter leur établissement en Espagne où il vivraient en situation régulière», rapportent ces familles. Mais les migrants algériens persistent dans leur témoignage qui confirme la mort de Mohamed Bouderbala des suites de ses blessures dues à un mauvais traitement et dénoncent les pratiques racistes et violentes des gardiens du centre d’Archidona et de la police espagnole en général.
Pour rappel, les autorités espagnoles ont décidé de fermer le centre de détention d’Archidona. Le ministère de l’Intérieur espagnol, qui avait annoncé cette fermeture, n’avait donné aucune précision sur le sort réservé aux ex-détenus de ce centre ouvert «provisoirement», en novembre dernier, pour accueillir des candidats à l’émigration clandestine qui ont pu atteindre les côtes espagnoles à partir des côtes algérienne et marocaine à bord d’embarcations de fortune.
La mort du jeune Mohamed Bouderbala dans ce centre de détention a poussé le ministère des Affaires étrangères à convoquer le chargé d’Affaires espagnol à Alger, tandis que le ministre de la Justice, Tayeb Louh, a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ce décès au sujet duquel la justice espagnole a tranché de façon expéditive.
La dépouille du défunt Mohamed Bouderbala a été rapatriée jeudi dernier pour subir une autopsie en Algérie.
K. B.
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