Mokri met en garde contre un axe franco-maroco-saoudien contre l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Réagissant aux propos tenus par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de sa conférence de presse d’hier, le président du MSP, Abderrazak Mokri, approuve l’idée d’appliquer la peine de mort contre les narcotrafiquants et la thèse selon laquelle le trafic de drogue est devenu «une arme utilisée contre l’Algérie». Mokri prévient que le danger qui nous vient du Maroc ne se limiterait pas à l’exportation de drogues mais s’étend à une alliance constituée par la France, le Maroc et les pays du Golfe «dont l’Algérie sera assurément la plus grande victime, si notre affaiblissement continue à ce rythme», écrit-il.
Dans son analyse, le chef du MSP, se référant à des observateurs avertis, explique que le royaume du Maroc est soutenu en armement et en renseignements par l’Arabie Saoudite, avec l’appui de la France. Pour lui, le satellite d’espionnage, fabriqué et lancé par la France pour le compte du Maroc, «n’a pas la même importance stratégique que la satellite algérien lancé par les Chinois». Ce qui prouve, d’après Mokri, que l’avenir sera difficile pour l’Algérie, «si nos dirigeants ne changent pas de mode de gouvernance».
Cela dit, une approche d’hostilité envers «tout le Maroc» n’est pas juste, relativise Mokri. «Nous ne sommes pas ennemis avec le peuple marocain, ni les Marocains ne sont ennemis avec nous», souligne le chef islamiste qui prodigue, ici, ses conseils en matière de relations avec le Maroc : développer un soft power qui fera de l’Algérie «un pôle d’attraction» et «un exemple à suivre» dans la région, car notre pays en a les moyens. Deuxième point : accroître les capacités de dissuasion militaire, «non pas contre le Maroc, en tant que pays voisin, mais contre les alliances qui se tissent contre nous, avec une partie influente du Maroc, en tenant compte aussi de l’expansionnisme sioniste dans ce pays frère».
Plus ambigüe, Mokri trouve que la réouverture des frontières terrestres peut aider à trouver des solutions aux problèmes qui enveniment les relations entre les deux pays voisins. Selon lui, cela peut servir efficacement dans la lutte contre les réseaux de trafic de drogue, dans un sens où il est plus facile, dans ce cas, de repérer et de réprimer les narcotrafiquants.
R. M.
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