Lutte antiterroriste et sécurité : les 5+5 promettent d’unir leurs forces
Par Sadek Sahraoui – La 14e conférence des ministres des Affaires étrangères du Dialogue des 5+5, qui réunit l’Algérie, l’Espagne, la France, l’Italie, la Libye, Malte, le Maroc, la Mauritanie, le Portugal et la Tunisie et dont les travaux se sont clos cet après-midi à Alger, a montré une grande convergence de vue entre les représentants des pays participants sur les principaux dossiers qui préoccupent l’espace euro-méditerranéen. Le constat est valable en tout cas pour la crise libyenne, le conflit malien, la problématique des migrants irréguliers, la lutte contre le terrorisme et le conflit israélo-palestinien. Il en est de même pour les défis politiques auxquels la région est confrontée.
Dans une longue déclaration adoptée à l’issue de leur rencontre, les ministres des Affaires étrangères du Dialogue des 5+5 se sont ainsi engagés, dans le cas, par exemple, des conflits libyen et malien, à faire appliquer l’accord de Skhirat et le plan de paix conclu à Alger en 2015 par les différents acteurs maliens. S’agissant du volet politique, ils ont plaidé en faveur du «renforcement du dialogue et de la concertation dans le cadre du Dialogue des 5+5 en vue d’une convergence de vues et d’actions sur les questions régionales d’intérêt commun».
Au plan de la sécurité régionale, les ministres des Affaires étrangères des 5+5 ont convenu également de promouvoir une «approche solidaire et une coopération renforcée de lutte contre le terrorisme, son financement et ses connexions avec le crime organisé transnational lié à tous types de trafics illicites». A ce propos, les ministres se sont dit encourager «l’échange d’expériences en matière de prévention de la radicalisation, de dé-radicalisation, de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, notamment à travers la démystification du discours terroriste par la réhabilitation pleine et entière des victimes». A l’occasion, ils ont exprimé leur «préoccupation face au retour des combattants terroristes étrangers».
S’agissant des migrations irrégulières, les chefs des diplomaties du Dialogue 5+5 ont estimé que le développement était la clé pour résoudre cette question cruciale. Dans leur déclaration finale, ils ont, d’ailleurs, souligné «le lien étroit entre la migration et le développement» et indiqué qu’ils veulent «travailler pour une migration sûre, régulière et bien gérée». Le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a souligné, de son côté, «l’importance de la promotion de projets ayant un impact en termes de création d’emplois et de renforcement des capacités nationales, ainsi que le traitement des causes profondes de la migration irrégulière», une position reprise, d’ailleurs, par la déclaration finale des pays membres des 5+5.
Pour les représentants de ces dix pays, la gestion des flux migratoires doit concilier mobilité et lutte contre la migration irrégulière, et prendre en compte les «dimensions de sécurité et de développement économique et social ainsi que le respect des droits de l’Homme et de la dignité humaine». «La Méditerranée a été longtemps une zone de fracture. Aujourd’hui, les défis auxquels nous sommes confrontés (…) nous amènent à vivre ensemble, à travailler ensemble», a souligné M. Messahel, qui a coprésidé la réunion avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian. La question maintenant est de savoir si toutes ces bonnes intentions seront suivies d’effets sur le terrain.
A noter que le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, était présent à cette rencontre. C’est la première visite d’un ministre marocain des Affaires étrangères en Algérie, depuis celle effectuée en 2012 par l’ancien MAE, Saâdeddine Othmani.
S. S.
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