Mike Pence provoque les Palestiniens depuis Tel-Aviv
Par Sadek Sahraoui – Le vice-président américain, Mike Pence, a assuré ce lundi devant le Parlement israélien que l’ambassade américaine en Israël ouvrirait à Jérusalem (El-Qods) avant fin 2019, à la suite de la décision du président Donald Trump de reconnaître la Ville sainte comme la capitale d’Israël. Cette décision est prise malgré la colère palestinienne et la réprobation internationale.
Les Etats-Unis «pressent fortement» les dirigeants palestiniens de revenir à la table des négociations, a aussi déclaré Pence face à la décision de la direction palestinienne de geler les contacts avec les officiels américains après l’annonce de Trump sur Jérusalem.
«Le mois dernier, le président Trump a écrit l’histoire. Il a corrigé une injustice vieille de 70 ans, il a tenu sa promesse envers le peuple américain en annonçant que les Etats-Unis reconnaissaient enfin que Jérusalem était la capitale d’Israël», a-t-il dit. «Jérusalem est la capitale d’Israël et, en tant que telle, le président Trump a donné pour instruction au département d’Etat d’engager immédiatement les préparatifs pour déménager l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem (…) L’ambassade des Etats-Unis ouvrira avant la fin de l’année prochaine» à Jérusalem, a-t-il dit sous un tonnerre d’applaudissements. Cette sortie qui n’est rien d’autre qu’une nouvelle insulte à l’endroit des Palestiniens prouve, s’il est besoin, l’alignement de Washington sur les positions de Tel-Aviv.
Le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, a, d’ailleurs, estimé que le discours «messianique» de Mike Pence devant le Parlement israélien est «un cadeau fait aux extrémistes». «Ce discours messianique est (…) la preuve que l’administration américaine fait partie du problème et non pas de la solution», a ajouté le haut responsable palestinien.
De son coté, le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui se trouve aujourd’hui à Bruxelles a appelé les 28 Etats membres de l’UE à reconnaître «rapidement» la Palestine comme un Etat indépendant. «Nous considérons vraiment l’Union européenne comme une véritable partenaire et amie et pour cette raison, nous appelons ses Etats membres à reconnaître rapidement l’Etat de Palestine», a plaidé Abbas, venu chercher le soutien des Européens après la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme la capitale d’Israël. Le président de l’Autorité palestinienne (AP) a estimé qu’«il n’y a pas de contradiction entre une reconnaissance et la reprise des négociations» de paix avec Israël.
Abbas a été reçu par la cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, et les 28 ministres des Affaires étrangères, en marge de leur réunion mensuelle, comme l’avait été le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, le 11 décembre. En l’accueillant, Mme Mogherini a redit «l’engagement ferme de l’UE pour la solution à deux Etats» (israélien et palestinien), «avec Jérusalem comme capitale partagée». «Ce n’est pas le moment de se désengager» du processus de paix, a lancé Mme Mogherini alors que la direction palestinienne refuse désormais de considérer les Etats-Unis comme un médiateur «légitime» et que Mahmoud Abbas a accusé Israël d’avoir «mis fin» aux accords de paix d’Oslo (1993), censés conduire à un règlement négocié du conflit israélo-palestinien.
S. S.
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