Egypte : un ex-chef de l’armée candidat à la présidentielle arrêté
L’ancien chef d’état-major de l’armée égyptienne Sami Anan, dont le parti a annoncé, il y a moins de deux semaines, la candidature à l’élection présidentielle de mars face au chef de l’Etat sortant, Abdel Fattah Al-Sissi, a été arrêté, mardi au Caire, a annoncé son équipe de campagne. En conséquence, il a renoncé à faire campagne, a-t-elle fait savoir.
Cette arrestation est intervenue peu après la lecture à la télévision d’Etat d’un communiqué de l’armée annonçant que Sami Anan serait convoqué pour répondre d’incitation à la division entre les forces armées et le peuple et de falsification de documents officiels. Sami Anan est accusé d’avoir falsifié le document attestant qu’il ne porte plus l’uniforme, condition requise pour briguer la présidence du pays.
Selon le communiqué de l’armée, la candidature d’Anan viole la loi et les règlements de l’armée car il l’aurait annoncée «sans obtenir la permission des forces armées (…) et sans prendre les mesures pour mettre fin à ses activités militaires».
Le ministère égyptien de l’Intérieur n’était pas joignable immédiatement. L’armée n’a pas fait de commentaire sur cette arrestation.
A la tête du conseil militaire qui a assuré la transition en Egypte après la chute d’Hosni Moubarak en 2011, Sami Anan avait déjà fait acte de candidature en 2014 avant de se retirer au profit d’Abdel Fattah Al-Sissi, qui lui avait succédé à la tête de l’armée après l’élection du président islamiste Mohamed Morsi deux ans plus tôt.
Sissi a renversé Morsi en 2013 et a été promu maréchal avant de quitter l’uniforme pour devenir président. Il a annoncé, vendredi, sa candidature pour un second et, théoriquement, dernier mandat de quatre ans. Comme en 2014, lorsqu’il a été élu avec 97% des voix, Sissi ne devrait guère rencontrer d’opposition.
L’ancien Premier ministre Ahmed Chafiq, candidat malheureux face à Morsi en 2012 et qui avait, lui aussi, dit envisager de se présenter cette année, a «disparu» à son arrivée en Egypte après avoir été expulsé des Emirats arabes unis, où il vivait, et a annoncé lorsqu’il est réapparu début décembre avoir changé d’avis.
R. I.
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