La Tunisie et le Maroc premiers pourvoyeurs de terroristes en Libye
Un autre événement qui confirme que la Libye est devenue la nouvelle plaque tournante du terrorisme international : trois soldats de l’Armée nationale libyenne (ANL) ont été tués, samedi, lors d’affrontements avec des éléments du groupe terroriste Daech à proximité du champ pétrolifère Dahra, à Zella, ville située à 750 km au sud-est de Tripoli.
«Selon les résultats préliminaires, trois membres des forces ont été tués et deux autres blessés, et deux terroristes ont également été tués», a indiqué un communiqué publié par une unité des gardes d’une installation pétrolière de l’armée libyenne précise le communiqué repris par l’agence de presse officielle APS.
Un officier de l’armée libyenne a fait savoir que l’opération militaire en cours a été lancée après l’attentat à la bombe contre une gare survenu vendredi, un incident revendiqué aussi par Daech : «L’opération militaire lancée par les unités de l’armée et les Gardes d’installations pétrolières vise à rechercher les éléments de Daech. Plusieurs véhicules armés de membres de ce groupe terroriste ont été détruits.»
Zella, une ville du désert située dans le district de Jufra, est l’une des régions les plus riches en pétrole du pays. Contrôlée par l’ANL du maréchal Khalifa Haftar, elle abrite cinq grands gisements pétroliers. Jufra est un emplacement stratégique important reliant les villes de l’ouest, de l’est et du sud de la Libye.
Depuis la défaite Daech en Irak et en Syrie, la Libye est devenue de facto le premier bastion du groupe terroriste. Le pays connaît désormais la quatrième plus grande mobilisation de combattants étrangers dans l’histoire du terrorisme.
Selon un récent rapport de l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, le pays se classe tout juste derrière la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak. Durant les sept dernières années, un afflux important de combattants étrangers ont rejoint les rangs des terroristes en Libye. Les Tunisiens y sont en plus grand nombre ; ils sont estimés à 1 500. L’étude mentionne que ces «combattants» tunisiens proviennent de l’ensemble du pays et pas seulement d’une seule ville ou région. «C’est un problème de sécurité majeur qui pourrait conduire à l’instabilité», considère le rapport, qui ajoute que la situation s’est aggravée avec le manque persistant de réformes économiques et structurelles depuis la révolution du Jasmin.
Le rapport indique par ailleurs que parmi les terroristes en Libye, on compte 300 Marocains. Le Maroc est le deuxième pourvoyeur de terroristes en Libye. Quant aux terroristes venus d’Afrique subsaharienne, ils sont estimés à 900. Majoritairement en provenance du Sénégal, du Ghana, du Mali, du Niger et du Tchad. Il y aurait également 66 Français venus gonfler les rangs de l’organisation Etat islamique.
S. S.
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