Les manœuvres de Tliba viseraient à préparer un successeur à Bouteflika
Par Karim B. – Selon des indiscrétions, la récente manœuvre du très médiatique député d’Annaba, Baha-Eddine Tliba, viserait à préparer le terrain à un candidat qui devrait se présenter à l’élection présidentielle de 2019 mais dont le nom n’a pas été révélé. La guerre intestine qui vient d’éclater au sein du FLN aurait pour raison essentielle la crainte de la direction actuelle du parti, conduite par le très fidèle au Président, Djamel Ould-Abbès, de voir la démarche de son député aboutir, d’autant que ce dernier se targue d’avoir rallié à son initiative des personnalités de premier plan et des institutions influentes, à l’instar des confréries religieuses, ce qui pourrait signifier qu’un front plus large pourrait rejoindre les initiateurs de cette action.
Des sources généralement bien informées croient savoir, en effet, que Tliba et ses partisans comptent agir en deux temps. Ils lancent une campagne de soutien au président Bouteflika pour l’appeler à briguer un cinquième mandat, tout en préparant un remplaçant au cas où ce dernier déciderait ou serait contraint à se retirer après son mandat actuel pour une raison ou pour une autre. Ces sources ne citent aucun nom mais parient sur Chakib Khelil ou Abdelaziz Belkhadem, entre autres.
Bien que Baha-Eddine Tliba soit proche du tonitruent Amar Saïdani et que ce dernier soit en bisbilles avec son prédécesseur qu’il a éjecté de la direction du FLN manu militari, les alliances conjoncturelles d’intérêt pourraient expliquer un rapprochement entre les deux hommes qui partagent le désir irrépressible d’une «vengeance» qu’ils prendraient ensemble sur celui qui les a mis hors-jeu après les avoir humiliés et malmenés devant l’opinion publique. On se souvient comment Bouteflika a renvoyé son ministre d’Etat de la présidence de la République en lui interdisant jusqu’à l’accès au siège du FLN à Hydra. Amar Saïdani, lui, ne semble pas avoir digéré le «coup d’Etat de velours» qui l’a poussé vers la porte de sortie du secrétariat général du FLN alors qu’il se croyait puissant au point d’être intouchable.
Toutes les hypothèses sont permises à quelques mois de la prochaine échéance électorale dont on entrevoit déjà les premières étincelles d’une bataille qui s’annonce acharnée pour la survie politique – et économique – de ceux qui gravitent autour du cercle présidentiel depuis l’accession de Bouteflika au pouvoir, il y a bientôt vingt ans.
K. B.
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