Ankara pactise avec Daech pour combattre les Kurdes
Par Sadek Sahraoui – Un certain Faraj, ancien terroriste de l’Etat islamique âgé de 32 ans, porte de lourdes accusations à l’égard de la Turquie dans les colonnes du quotidien britannique The Independant. Selon lui, la Turquie aurait largement recruté dans les rangs de Daech pour monter le contingent de l’opération Rameau d’olivier. «La plupart des terroristes à Afrin contre les Unités de protection du peuple (YPG) viennent de l’Etat islamique et la Turquie les a entraînés pour qu’ils modifient leurs tactiques d’assaut», a soutenu cet ancien terrooriste de Daech, confirmant des déclarations précédentes de combattants kurdes.
L’ancien terroriste islamiste, qui opérait dans le nord-est de la Syrie lorsqu’il se battait dans les rangs de Daech, assure que « la Turquie n’avait jamais eu pour véritable intention de combattre l’Etat islamique et se chargeait même de leur prodiguer des formations au combat». Il raconte ainsi, selon le site Russia Today qui reprend l’information, que «les commandants de l’armée turque ont déconseillé à leurs nouvelles recrues d’utiliser les méthodes traditionnelles d’attentats-suicide afin de ne pas se faire repérer». Faraj assure en outre, selon la même source, qu’«Ankara conseillait aux anciens membres de Daech de laisser les voitures piégées aux YPG» afin de faire passer ceux-ci pour des terroristes.
Pour l’armée turque, l’intérêt d’un tel recrutement serait double, soutient Faraj : «Les terroristes de l’Etat islamique sont expérimentés et leur emploi sur le terrain permettrait de limiter les pertes humaines pour Ankara.»
Selon The Independant, «cette stratégie permettrait également à ces anciens djihadistes désormais désœuvrés depuis la débâcle militaire de l’Etat islamique de se retrouver une activité pour se réinsérer dans la société».
S. S.
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