Les médias français lâchent le Maroc et prédisent la chute de la monarchie
Par Sadek Sahraoui – Dans une dépêche intitulée «Le chômage des jeunes au Maroc, une bombe à retardement», publiée aujourd’hui sur son fil, l’agence France presse (AFP) estime que le trône de Mohammed VI risque de vaciller à n’importe quel moment en raison du fait que la majorité de la population marocaine est touchée de plein fouet par la pauvreté et le chômage. L’AFP reprend des chiffres qui donnent froid dans le dos et qui confirment l’idée que le Makhzen est sur un véritable volcan social qui peut exploser à tout moment. Et cette contestation pourrait bien être menée par les jeunes.
Se basant sur une étude du Haut-Commissariat au plan (HCP), publiées la semaine dernière, l’agence française de presse souligne que les jeunes sont en effet exclus de la pseudo prospérité économique du Maroc dont se targue Mohammed VI. L’étude en question nous apprend que «le Maroc a enregistré à fin 2017 un taux de chômage de 10,2% contre 9,9% une année auparavant. Surtout, celui-ci touche principalement les jeunes de 15 à 24 ans (26,5%), avec un taux qui culmine à 42,8% en milieu urbain ». Autrement dit, le chômage touche plus de quatre jeunes urbains sur dix.
Ahmed Lahlimi, Haut-Commissaire au plan, a confié à l’AFP que «ce chômage des jeunes n’est pas un phénomène récent, mais il a tendance à devenir structurel avec la déperdition scolaire et la faible diversification du tissu productif national», explique à l’AFP. «La précarité de l’offre d’emploi n’encourage pas l’investissement des ménages dans l’enseignement de leurs enfants. Cela participe à la déperdition scolaire», a-t-il ajouté.
L’économiste Larbi Jaidi explique également au média français que le fléau est aussi lié à «la transition démographique» de ce pays de près de 35 millions d’habitants, qui tend «à recomposer la pyramide des âges (…), avec de plus en plus de jeunes arrivant sur le marché du travail». L’économie marocaine, bien que portée par une croissance de 4% en 2017 contre 1,2% l’année précédente, «n’a pas créé suffisamment d’emplois par rapport au nombre de jeunes arrivés sur le marché du travail», poursuit M. Jaidi.
Selon les données du HCP, les diplômés sont davantage exposés que les personnes n’ayant suivi aucune formation. Le chômage touche aussi de plein fouet les femmes, avec un taux de 14,7% contre 8,8% chez les hommes. Le phénomène est tellement voyant que le Mohammed VI (dont la fortune personnelle frôle les 6 milliards d’euros) a dû lui-même reconnaître, dans un discours en octobre dernier, que la situation était grave et que les moyens manquaient pour y faire face. Tout est dit.
S. S.
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