Contribution – L’officier du KGB Poutine et les ONG appendices de la CIA
Par Al-Hanif – Sans être «poutinologues» autoproclamés, gageons que la formation d’officier du KGB a dû équiper le chef de l’Etat russe de qualités de sang-froid et d’analyse qui lui font aborder la diplomatie en judoka averti de la nécessité de s’opposer à l’adversaire pour l’empêcher de vous faire chuter.
De manière préventive, il a fait passer dans l’arsenal juridique russe, et ce, dès 2013, une clause qui fait obligation à toute ONG recevant des fonds étrangers et conduisant des activités à finalité politique de s’inscrire sous le registre «d’agent de l’étranger».
En 2015, une loi a été promulguée, qui statuait que «les ONG étrangères représentaient une menace aux fondements constitutionnels du pays et à sa sécurité», ce qui les classait dans la catégorie des indésirables.
Cette même loi rendait toute personne relevant de ces charges passible d’une peine d’emprisonnement de six ans.
Bien sûr, le monde «dit libre», et à sa tête les Etats-Unis, a hurlé aux atteintes à l’ensemble des droits humains inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948.
Les «poutinologues» occidentaux, qui faisaient circuler la thèse d’un Poutine affligé d’une forme d’autisme apparentée au syndrome d’Asperger, n’avaient pas toujours compris que le maître du Kremlin, contrairement à Gorbatchev, ne voyait pas la ligne de conduite de la diplomatie russe comme définie par une carotte ou un bâton.
Le boycott et les tentatives de l’isoler se sont retournés contre leurs instigateurs et Poutine a depuis réintégré la Crimée dans le giron russe et volé au secours du Syrien Al-Assad, non pour sauver la personne, mais l’Etat légitime, et sa popularité autorise une nouvelle candidature.
Poutine a depuis longtemps intégré la nocivité des ONG, qui, sous couvert de buts nobles, activent pour la promotion d’une culture de la dissidence par une pseudo-horizontalité des rapports sociaux qui rend tout cyberactiviste passé par les cours du soir des universités de la sédition, de la fondation Ford, de l’Open Society de Soros ou de la NED opposant politique de l’ère numérique.
La NED, reconnue comme appendice civil de la CIA pour les opérations autres que militaires et paramilitaires, active dans le monde entier avec ses navires amiraux Amnesty International et Human Rights Watch.
Instruments de la puissance hégémonique américaine, ces deux ONG sont surtout au service de la politique extérieure américaine pour faire acter le droit d’ingérence et préparer les changements de régime, en violation flagrante avec les dispositions statutaires du droit international.
Poser la question du financement de ces ONG, c’est déjà répondre à celle des objectifs visés. Leur rôle est de s’infiltrer dans les pays ciblés pour :
– gagner la guerre idéologique en rameutant l’opinion publique mondiale manipulée ;
– influencer le contenu du droit des pays ;
– recruter des cyberactivistes et les mobiliser sur les thèmes de la corruption et des atteintes aux droits fondamentaux.
Tout en se gardant de dénoncer l’unilatéralisme et l’exceptionnalisme américains, dont la constante est de s’extraire des obligations du droit international.
Recenser tous les exemples dans lesquels les Etats-Unis manifestent un dédain du droit international – sauf lorsqu’il est instrumentalisé – serait fastidieux. Les seuls rappels des vetos qui ont bloqué toute condamnation des Etats qui leur sont affiliés auront l’épaisseur d’un bottin téléphonique.
Ce passage obligé par les aspects ardus de la technique juridique, entre coopération juridique à la carte et réaffirmation du principe de subsidiarité, est cependant nécessaire pour comprendre l’utilisation d’une diplomatie judiciaire utilisée comme arme d’ingérence et refus de se plier aux obligations des principes et procédures judiciaires lorsqu’elles ne vont pas dans le sens des intérêts de l’Oncle Sam.
La lecture du droit international est lue essentiellement comme celle de la volonté de traduire sur le terrain les desiderata de l’hyper-puissance, comme en atteste l’acceptation à géométrie variable de la compétence des tribunaux internationaux et le maintien du no man’s land juridique de Guantanamo.
Jusqu’à son exfiltration vers la Pen Society, Amnesty International a eu comme responsable et directrice exécutive Suzanne Nossel, ancienne secrétaire d’Hillary Clinton.
Durant son passage, elle s’est montrée très prosélyte pour recycler les thèses favorites de l’Open Society et de la NED, sorte de catéchisme libertaire des droit des minorités linguistiques, sexuelles, religieuses, ainsi que celui des féministes (style Pussy Riots) et des… migrants.
La NED (National Endowment for Democracy) et ancien employeur de la compagne de Rachid Nekkaz (qui a également travaillé pour Hillary Clinton) est le paravent civil de la CIA et son financement, contrairement à la charte des ONG qui ne mentionne que des dons, vient de l’Agence américaine pour le développement international.
Suzanne Nossel a également travaillé avec Joseph Nye (Secrétaire de la Défense) pour lequel elle s’était faite championne de la guerre préventive (illégale en droit international). Cette native d’Afrique du Sud (par ses parents installés en 1930) admet candidement qu’«Israël est l’endroit où je me sens le mieux et comme à la maison».
Sa nomination à la PEN Society fera démissionner Chris Hedge, journaliste et critique assumé de l’agression contre l’Irak. L’ancienne patronne d’Amnesty International a également travaillé, et c’est sans surprise, pour… Human Rights Watch et comme assistante en 2011 de Richard Holbrooke, le très faucon ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies. Le livre de Nossel, Smart Power, est le parfait bréviaire de l’utilisation de l’intelligence et des ONG pour pallier les défaillances du «Hard Power» et de l’unilatéralisme qui rappelait trop l’ère Bush et ses déficits d’image.
Révolutions colorées, «printemps arabes», guerres planifiées contre la Libye, la Syrie et l’Iran, au titre de la doctrine des guerres préventives se lisent comme un livre ouvert et sur la seule base (comme c’est mon cas) d’informations ouvertes et disponibles à tous.
L’heure est venue pour le droit algérien de prendre exemple sur Vladimir Poutine ! Depuis, sa défiance à l’égard des ONG a fait des émules, comme en Hongrie, pays dans lequel Soros et Open Society sont priés de plier bagage. Le patriotisme c’est des actes et la verticalité pour les assumer, sinon la foule trahira le peuple !
A.-H.
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