Sonatrach : les blocages internes vont-ils faire échouer la stratégie d’Ould Kaddour ?
Par Meriem Sassi – Le PDG de Sonatrach se plaint de dysfonctionnements internes et de mésententes entre les principaux responsables qui refusent souvent de collaborer, entravant la bonne marche du groupe. Un diagnostic de la situation interne de la compagnie étalé pour la première fois par un PDG de Sonatrach en public et de façon répétée et appuyée.
Alors qu’il parvient à régler rapidement et au bénéfice de Sonatrach les dossiers en litige avec les plus importants partenaires étrangers, Ould Kaddour semble désemparé face aux résistances internes. C’est en tout cas le sentiment que laissent ses diverses sorties médiatiques, dont une bonne partie est systématiquement centrée sur les problèmes internes de communication au sein du groupe. Ould Kaddour veut-il prendre à témoin l’opinion publique sur les obstacles qui le freinent à l’intérieur même de son groupe, alors qu’il est investi d’une mission primordiale dans la conjoncture économique difficile que traverse le pays ?
Lors de ses récentes sorties publiques, Abdelmoumen Ould Kaddour a ainsi fait part de son exaspération face au manque de communication au sein de son groupe et des retards de tous les projets en cours en raison d’un management obsolète et d’une rétention d’information.
Lors d’une conférence organisée à Oran en marge des festivités du double anniversaire du 24 février, Le PDG de Sonatrach a fait notamment part de son incompréhension, voire de sa déprime face à l’attitude de certains responsables, dont il a cité nommément certains. «Chaque responsable vit dans une Sonatrach à part», accuse le PDG de Sonatrach, qui semble quasiment démuni face à ce genre d’attitude. Il se dit «déprimé» et juge «incompréhensible» la situation qui prévaut.
Il citera plusieurs cas où un refus de collaboration entre les responsables a été constaté au sein même de la direction générale ainsi qu’au sein des structures du groupe à travers le pays. Certains responsables évoquent face à leurs collègues des dossiers «top-secret», souligne Ould Kaddour, alors que l’information est primordiale pour la bonne marche des projets.
Au cours de toutes les interventions du PDG, la question du manque de collaboration entre les responsables et de la division dans les rangs de ses collaborateurs proches ou plus lointains est évoquée. Ces sorties sont-elles un signal des blocages qui risquent de contrer sa volonté de moderniser le groupe et de mener à bien sa stratégie ?
M. S.
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