Les affidés d’Erdogan détournent les fidèles de la mosquée de Bouteflika ?
Par Karim B. – Des médias algériens, porte-voix du régime islamiste d’Ankara, mènent une campagne au lendemain de la visite d’Erdogan à Alger pour inciter les fidèles algérois à effectuer leurs prières à la mosquée Ketchaoua que la femme du président turc a inaugurée après que des travaux de restauration de ce lieu de culte furent confiés à des entreprises turques. Pourquoi ces médias se focalisent-ils sur cette mosquée historique au moment même où les critiques fusent de toutes parts pour dénoncer la «gabegie» et le «mauvais choix» du lieu dédié à l’édification de la troisième plus grande mosquée du monde dont Bouteflika veut faire un minaret de l’islam moderne ouvert sur le monde ? Y a-t-il une volonté de réhabilitation du rite hanafite en Algérie à travers les affidés islamistes du nouveau sultan ottoman qui n’a jamais caché son désir de reconstruire l’empire de la Sublime Porte ?
La réaction épidermique de Hassan Aribi et Abderrezak Mokri, deux avocats zélés du régime islamiste d’Ankara, aux vives critiques de plusieurs médias et personnalités sur les graves dérives dictatoriales d’Erdogan, son implication directe dans le déclenchement de la guerre civile en Syrie et sa collusion avec l’Etat sioniste, prouve le rôle assigné à ces deux hommes politiques par le fondateur de l’AKP.
Après avoir importé l’islam wahhabite extrémiste dévoyé par les Al-Saoud et voulu imposer à la société algérienne la doctrine violente du théoricien égyptien du terrorisme Sayed Kotb, ces partisans de l’Etat théocratique antidémocratique s’appuient désormais sur leur maître d’Ankara. Nouveau mentor de la secte des Frères musulmans depuis la chute de Morsi et la décapitation du mouvement en Egypte, Recep Tayyip Erdogan compte sur ses fidèles en Algérie pour y implanter son dogme. La mosquée Ketchaoua, symbole de la colonisation turque, en sera l’incarnation.
K. B.
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