La vallée du M’zab, architecture, artisanat et traditions
Située à 600 km au sud d’Alger, la vallée du M’zab est un ensemble unique de sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1982.
Depuis sa création au Xe siècle par les Ibadites autour de cinq ksour – El-Atteuf, Bounoura, Melika, Ghardaïa, Beni Izguen – le site est resté intact. Simple, fonctionnelle et parfaitement adaptée à l’environnement, l’architecture du M’zab a été conçue pour la vie en communauté tout en respectant les structures familiales. Ce fut une source d’inspiration pour les urbanistes (Le Corbusier, Fernand Pouillon…). Ces «villages» fortifiés, dont Ghardaïa est le plus grand, forment un ensemble homogène rare ; ils reflètent encore une civilisation sédentaire, porteuse d’une culture extraordinaire, qui a su à travers les siècles préserver sa cohésion.
Les cinq ksour sont implantés sur des éperons rocheux et regroupent une population sédentaire essentiellement urbaine. Chaque ksar est dominé par une mosquée conçue comme une forteresse. Alentour, les palmeraies sont irriguées grâce à d’ingénieux systèmes de captage et de répartition de l’eau. Tapis, maroquinerie, broderies, objets d’artisanat sont d’une finesse inégalée.
Mais ces traditions séculaires risquent de disparaître. Pour tenter de les sauvegarder, Oussama Rai a réalisé un documentaire, Izmulen N’Igraren, qui a remporté l’Olivier d’or lors du 16e festival du film amazigh qui s’est déroulé fin février dernier. Ce film traite des traditions de la région, dont certaines sont en voie de disparition. Menacées par la technologie, beaucoup risquent de s’éteindre. Heureusement que quelques artisans résistent à la modernisation et tentent de perpétuer leur savoir-faire. Une manière pour cette contrée de sauvegarder ce segment de l’histoire : de l’entretien du palmier jusqu’à la fabrication du cuir en passant par l’artisanat.
R. C.
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