FLN : le sénateur Benzaïm réclame la destitution de Djamel Ould-Abbès
Par Hani Abdi – Le sénateur Benzaïm se soulève contre le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, qui l’a traduit devant la commission de discipline pour avoir appelé au limogeage de la ministre de l’Education. Très remonté contre le SG du parti, le sénateur, qui a tout de même accepté de comparaître devant la commission de discipline, la semaine prochaine, engage un bras de fer avec Djamel Ould-Abbès qu’il qualifie de «dictateur» qui «étouffe toute dynamique positive».
Dans un message adressé aux parlementaires et aux membres du Comité central du parti, Abdelouehab Benzaïm contre-attaque, en critiquant vertement la «gestion autoritaire» de Djamel Ould-Abbès. Benzaïm hausse ainsi le ton et refuse de se plier à la volonté d’Ould-Abbès, défendant ce qu’il considère comme «convictions personnelles» que «personne ne peut m’enlever». Le sénateur se dit déterminé à se battre jusqu’au bout contre ce qu’il qualifie d’«injustice». Il estime n’avoir rien commis qui mériterait le conseil de discipline. Il dit avoir exprimé un point de vue et participé à un débat qui a marqué l’actualité nationale.
Abdelouehab Benzaïm n’a donc rien à se reprocher et considère qu’il est dans le rôle d’un élu d’intervenir sur des sujets d’intérêt national et de s’exprimer sur des conflits sociaux. Pour lui, Djamel Ould-Abbès n’a pas à interdire aux membres de la direction ou du comité central de s’exprimer sur des questions d’intérêt national. Il est inacceptable pour ce sénateur d’être contraint de demander l’autorisation du SG à chaque fois qu’un cadre du parti veut parler. C’est une dictature pure et simple. Et c’est le comble pour un responsable qui prône la démocratie, tonne-t-il.
Abdelouehab Benzaïm assure que le chef de l’Etat, qui est aussi le président du FLN, ne va pas être «content» d’apprendre que les élus et les militants du parti sont «brimés» par un homme «visiblement assoiffé de pouvoir». «Je vais continuer à défendre mes convictions et mes opinions, conformément à mes missions constitutionnelles de sénateur», soutient Benzaïm sur sa page Facebook, et selon lequel des dizaines de parlementaires et des membres du comité central désapprouvent la décision du SG du FLN. Ce sénateur ouvre ainsi un front contre Djamel Ould-Abbès qui s’est fait déjà beaucoup d’adversaires au sein du parti.
Dès son arrivée, Djamel Ould-Abbès a œuvré à concentrer tous les pouvoirs entre ses mains. Pour lui, il ne doit pas y avoir de voix dissonante au sein du parti et il n’est pas question donc de tolérer qu’un sénateur FLN demande le limogeage d’un ministre. Récemment, il a traduit devant la commission de discipline le trublion député d’Annaba Baha-Eddine Tliba pour avoir lancé une coordination nationale de soutien au cinquième mandat. Sa façon de faire déplaît de plus en plus au sein de l’ex-parti unique. Les tensions sont vives. Et le rang des frondeurs risque de grossir.
H. A.
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