L’offensive Benghebrit
Par R. Mahmoudi – La ministre de l’Education n’a pas attendu la fin des pourparlers avec les représentants des enseignants pour lancer une nouvelle offensive et promettre de durcir le ton contre toute velléité de protestation dans les prochains mois, à l’approche des examens. Car, on sent que la situation est encore si précaire et que le Cnapeste peut être tenté de reprendre le mot d’ordre de la grève tant qu’il reste encore des choses qui n’ont pas été résolues durant les récentes négociations entre les deux parties. Il y a, en effet, dans ces négociations comme un goût d’inachevé qui cache une grande frustration, notamment chez les enseignants.
Anticipant de nouvelles tensions, Madame la ministre annonce, tour à tour, que les sujets des épreuves seront tirés du programme officiel, lequel sera exécuté à 100%, et plusieurs mesures et solutions ont été prises en vue de diminuer à l’avenir les grèves dans le secteur et garantir à tous les élèves le droit à la scolarité. Elle préconise, entre autres mesures, le recours, en cas de grève, au recrutement «immédiat» d’enseignants vacataires.
S’agissant des revendications socioprofessionnelles des enseignants, Mme Benghebrit annonce un projet de numérisation du secteur qui devrait faciliter la gestion des dossiers des fonctionnaires du secteur et, partant, éviter toutes les perturbations relatives au traitement de ces dossiers. Bien que tardives, ces mesures sont susceptibles d’instaurer durablement la confiance dans ce secteur hypersensible et traversé par des atavismes idéologiques ancrés.
Mais la question qui se pose est de savoir si l’Etat a réellement les moyens, humains et matériels, pour placer autant de garde-fous en si peu de temps. Parce que c’est pour demain, et il faut s’y préparer dès maintenant. Le gouvernement n’a pas le droit à la même erreur à la prochaine rentrée.
R. M.
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