Le «Rexit» perturbe le marché pétrolier
Le limogeage surprise du chef de la diplomatie américain Rex Tillerso, ex patron du géant Exxon Mobil, perturbe fortement le marché pétrolier. Hier, à l’annonce du remplacement soudain de Rex Tillerson par l’actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo, ou ce qu’on nomme désormais le «Rexit», a d’abord causé une accélération des cours, avant que le marché ne change totalement de tendance pour partir dans le rouge.
Le changement devait être, selon les analystes cités par les agences de presse, de nature à faire monter les prix puisqu’il est à la fois «synonyme d’incertitudes et d’un ton potentiellement plus agressif des Etats-Unis vis-à-vis de l’Iran», mais la tendance s’est, malgré ces prévisions, inversée. Les incertitudes ont causé une nervosité qui devrait continuer aujourd’hui, renforcée par les doutes sur la direction que prendra l’Opep dans les semaines à venir au vu de la percée toujours plus forte qu’opère le schiste américain.
Les cours du pétrole remontaient aujourd’hui en Asie, rattrapant un peu du terrain perdu à cause des craintes des investisseurs de voir l’offre américaine abondante réduire à néant les efforts de l’Opep pour rééquilibrer le marché. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mai, gagnait 10 cents, à 64,74 dollars.
L’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) vient d’annoncer que la production de pétrole de schiste allait probablement augmenter de 131 000 barils en avril au niveau record de 6,95 millions de barils par jour. Cela pourrait rendre nuls et non avenus les efforts de l’Opep et de ses partenaires, qui ont conclu un accord de limitation de la production pour soutenir les prix.
Hier le baril de brent pour livraison en mai a reculé de 31 cents pour clôturer à 64,64 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en avril a lui perdu 65 cents à 60,71 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
R. E.
